La Poste Suisse dispose d’un grand nombre de filiales à l’étranger. Comme l’indique le site web du groupe, elle en possède en France, (Bluesped, Botec et Tele-Trans), en Allemagne, en Italie. Ou encore au Liechtenstein, en Lituanie, et même aux États-Unis.
Tellement de filiales qu'il est facile de perdre une vue l’ensemble. En Suisse, la Poste gère près de 40 entreprises. L’une d'entre elles est la Direct Mail Company, ou DMC. Cette filiale, critiquée pour ses salaires particulièrement bas, verra 155 de ses collaborateurs licenciés au 1er septembre. Il s’agit de personnes avec des taux d’occupation très bas, qui se partagent 20,5 postes à plein temps.
Un jour plus tôt, la Poste avait pourtant annoncé des chiffres brillants. Au premier trimestre 2022, elle a réalisé un bénéfice consolidé de 159 millions de francs – 68 millions de plus qu’au premier trimestre 2021.
27 personnes en moins chez Asmiq
Au vu de la raison des suppressions de poste chez DMC, à savoir la cessation de la distribution du journal gratuit «Biel/Bienne», cette concomitance d’annonces réjouissantes et de mauvaises nouvelles n’est probablement qu’une coïncidence.
Ce qui est plus étonnant, c’est que la Poste n’a pas fini de raboter dans son personnel. Blick a en effet appris que le géant jaune allait supprimer 27 postes au sein de la société Asmiq, une entreprise qui propose des solutions logicielles pour la gestion des abonnements. Et encore plus étonnant: la Poste n’a pas informé le public.
Les collaborateurs d’Asmiq ont été informés jeudi, les syndicats vendredi matin seulement. Cela irrite le porte-parole de Syndicom, Matthias Loosli: «il n’est pas correct que la Poste nous ait informés si tard des suppressions d’emplois dans sa filiale Asmiq».
Tout comme pour DMC, le syndicat s’impliquera activement dans la procédure de consultation d’Asmiq. «Nous demandons à la Poste, en tant que propriétaire à 100% d’Asmiq et de DMC, d’essayer de trouver un emploi pour les collaborateurs ailleurs dans le groupe». Pour les collaboratrices et collaborateurs pour lesquels il n’y a pas de solution de raccordement au sein du groupe Poste, «nous exigeons un plan social doté d’une structure exemplaire».
Pas de plan social chez Asmiq
La Poste ne veut rien savoir d’un plan social. Elle explique que les maisons d’édition CH Media et NZZ ont changé de fournisseur pour le service aux abonnés, ce qui fait perdre à sa filiale Asmiq deux gros clients. C’est pourquoi l’entreprise doit réduire le nombre de ses 63 collaborateurs actuels au 1er novembre. Tout est mis en œuvre pour que les suppressions d’emplois soient aussi socialement acceptables que possible, précise la Poste.
Dans la région d’Olten, 27 collaborateurs sont concernés, qui se partagent 20 postes à plein temps. Selon la convention collective de travail (CCT) de la branche, un plan social n’est nécessaire que si plus de 50 collaborateurs sont touchés. La Poste affirme examiner des possibilités d’embauche au sein de la Poste et clarifier avec les nouveaux prestataires des maisons d’édition si ceux-ci peuvent proposer un emploi aux collaborateurs concernés.
(Adaptation par Jocelyn Daloz)