Monsieur Glarner, votre parti cantonal, l’UDC argovienne ne vous suit pas. Les délégués ont dit oui à la loi Covid mercredi. Quelle sera maintenant votre position face à la campagne référendaire?
Andreas Glarner: En tant que personne privée et conseiller national, je ne changerai pas de point de vue. L’UDC argovienne ne prévoit pas de campagne pour le oui. Mais il n’y aurait pas eu non plus de grande campagne pour le non.
L’UDC argovienne a décidé de justesse de voter pour. Qu’est-ce qui a mal tourné selon vous?
Rien n’a mal tourné, le débat était équitable. Le nœud des divergences était l’obligation du Certificat Covid. Certains opposants au projet de loi n’ont pas pu assister à la réunion à cause de ça. Mais c’est comme ça que ça se passe maintenant.
Le non au certificat a échoué à cause du certificat?
C’est toute l’ironie de l’histoire.
Lorsque le projet de loi Covid a été discuté au Conseil national en mars, vous vous êtes abstenu.
Exactement. Nous ne savions même pas ce que le Conseil fédéral allait faire du certificat.
Mais voilà: le parti national a constamment changé de position sur la loi Covid. Tout le monde ne comprend pas ces divergences.
Non, notre base est unie. Bien sûr, il y a des partisans de l’UDC qui soutiennent la loi.
Selon les sondages, plus d’un électeur UDC sur trois la soutient. Ce qui peut prêter à sourire lorsque la direction du parti présente la loi comme une menace majeure pour le pays.
Je suis un fataliste: si la loi est adoptée, les Suisses devront vivre avec. Même si je suis convaincu que ce ne sera pas une bonne chose. Le pouvoir du Conseil fédéral m’inquiète.
Mais, Monsieur Glarner, il y a deux représentants de l’UDC au gouvernement, et la majorité est clairement bourgeoise.
Oh non, la façon dont les deux conseillers fédéraux PLR votent est très gênante.
Le président de la Confédération, Guy Parmelin, votre collègue de parti, défend fermement le cap.
Parce qu’il le doit, il joue selon les règles. Je ne pouvais pas le suivre.
Quelle est l’importance du rôle que jouent les directeurs de la santé de l’UDC, comme l’Argovien Jean-Pierre Gallati, dans la campagne référendaire?
Ils ont une influence indéniable. Ce sont les conseillers de notre gouvernement, les gens les écoutent.
Ce sont les gens sur le terrain qui passent leur journée à faire face à la pandémie et ils font campagne pour le oui à la loi Covid.
Ce ne sont pas des médecins. Mais ils sont au gouvernement et font leur travail.
Cela ne fait pas si longtemps que vous êtes président du parti et vous avez déjà perdu deux fois: aux élections municipales et maintenant à l’assemblée des délégués. Votre ligne dure à la tête du parti ne fonctionne donc pas aussi bien que prévu?
Des journalistes comme vous tentent de faire des élections municipales un enjeu national. Bien sûr, j’accepte quand le parti a un avis différemment du mien. Avec quelques combines, cela aurait pu se passer différemment, mais cela n’aurait pas été correct.
Donc vous voulez rester président?
Bien sûr, nous avons beaucoup de travail devant nous. Si nous devons nous montrer moins durs pour réussir, nous essaierons.