A Brigue-Glis (VS), nombreux sont ceux qui ne comprennent actuellement rien à cette annonce d'appartement à louer sur Immoscout24. Un appartement de 4,5 pièces d'environ 110 mètres carrés est annoncé à 2500 francs par mois.
Sur le marché de l'immobilier
Pourtant, les locataires précédents, qui ont récemment quitté les lieux, ont payé pendant six ans un loyer brut de 1600 francs. Cela fait une augmentation de loyer de pas moins de 900 francs. La seule différence à première vue: l'appartement est entièrement meublé.
Cette augmentation interroge un peu plus si l'on considère qui est le propriétaire du bien: l'appartement, comme l'ensemble du complexe de trois immeubles à Glis, appartient à la caisse de pension des employés de l'Etat valaisan, en abrégé CPVAL.
Celle-ci a confié la gestion à une régie immobilière de Sierre, qui loue depuis peu deux autres appartements dans le lotissement pour la CPVAL – également à des prix nettement plus élevés qu'auparavant.
«Le moins de pertes de loyer possible»
La caisse de pension veut rénover par étapes les 64 appartements des trois immeubles du lotissement. Mais il semble y avoir eu des couacs et une communication malheureuse. Il a parfois été dit que les appartements seraient résiliés puis vidés avant des travaux de rénovation, et parfois que les locataires pourraient rester à l'intérieur pendant ces travaux.
Certains ont été tellement déstabilisés qu'ils ont pris la fuite. C'est désormais la régie immobilière qui s'occupe de ces trois appartements. «L'entreprise est libre de louer les appartements à court ou à long terme. L'objectif est d'avoir le moins de pertes de loyer possible», explique Daniel Stürzinger, directeur de la CPVAL, à Blick. Cette variante a été privilégiée en raison de sa plus grande flexibilité. En effet, l'ampleur et le début des travaux de rénovation ne sont pas encore définis pour deux des immeubles.
La caisse de pension valaisanne a résilié le troisième immeuble vide pour la fin février. 26 parties ont dû déménager. Le déménagement a été pénible, surtout pour les habitants âgés, comme l'a rapporté le «Walliser Bote». Les critiques ont souligné le fait que la rénovation de ce bâtiment vieux de 29 ans ne se soit pas faite plus tôt, alors qu'il était habité. Certains étages seront toutefois transformés en petites unités d'habitation, avec lesquelles la CPVAL veut tenir compte de l'évolution des besoins. Mais on peut aussi voir les choses sous un angle différent: les appartements plus petits permettent d'obtenir des loyers plus élevés au mètre carré.
«Ces loyers envoient un mauvais signal»
Les loyers élevés suscitent désormais d'autres critiques. «C'est justement le canton et la caisse de pension cantonale qui devraient montrer l'exemple dans la situation actuelle du marché du logement. Ces loyers et les rénovations de luxe prévues envoient un mauvais signal. Au lieu de tirer profit de la situation actuelle, ce sont justement les pouvoirs publics qui devraient créer des logements à prix avantageux», déclare Rahel Zimmermann, vice-présidente du Parti socialiste du Haut-Valais.
Une augmentation de loyer de 900 francs par mois, soit 56%, serait un motif tout à fait valable pour contester le loyer initial. Mais la régie immobilière est spécialisée dans les appartements de vacances et les hôtels, et propose les appartements à la réservation à la journée sur son propre site Internet. Une semaine en août coûte environ 800 francs dans l'un des appartements. En tant qu'offre de parahôtellerie avec des services tels que le nettoyage et des frais administratifs nettement plus élevés, une contestation ne devrait pas être envisageable.
La demande est là, l'appartement est bien occupé pendant la période de réservation selon le calendrier en ligne. Dans le fond de la vallée du Haut-Valais, sous l'impulsion du boom de Lonza à Viège, il y a une grande pénurie de logements. C'est pourquoi les offres temporaires sont également très demandées. Et les appartements meublés ont la cote auprès des spécialistes étrangers du sous-traitant pharmaceutique.