La barre des 1000 cas quotidiens de coronavirus pourrait bientôt être franchie, a indiqué mardi Patrick Mathys, chef de la section Gestion de crise et collaboration internationale de l'Office fédéral de la santé publique (OFSP). Actuellement, les cas doublent quasiment toutes les semaines.
Le taux de reproduction se situe depuis quelque temps au-dessus de 1, actuellement à 1,4, a précisé Patrick Mathys. Seuls deux cantons affichent un taux de reproduction inférieur à 1. L'augmentation des cas est principalement observée chez les jeunes de 20 à 29 ans, qui ne sont pas encore largement vaccinés.
La bonne nouvelle est que les hospitalisations restent très basses, même si l'on peut observer une légère hausse, a pointé le chef de section de l'OFSP. Il y en a environ trois ou quatre par jour. Et ce sont les plus de 50 ans qui sont touchés. Le nombre de décès quotidien se situe encore plus bas, entre 0 et 3.
Il n'est pas encore clair si l'augmentation des cas mènera à une surcharge du système de santé, a encore analysé Patrick Mathys. Pour l'instant, ce n'est pas encore observé.
Concernant la vaccination, Patrick Mathys s'est réjoui que plus de 60% des adultes ont au moins reçu une dose. Cela correspond à 45% de la population. Les vacances ont mené à un léger recul de la vaccination, mais la volonté à se faire vacciner reste présente au sein de la population, selon lui.
Une troisième vague supérieure à la précédente pas exclue
Cependant, la baisse globale de vigilance est préoccupante. On assiste à une nouvelle croissance exponentielle rapide des infections au coronavirus en Suisse, a indiqué mardi devant la presse Samia Hurst, vice-présidente de la task Force scientifique de la Confédération. Une vague d'ampleur supérieure à celle de l'automne dernier n'est pas exclue, a-t-elle averti.
Il est risqué de fonder les décisions uniquement sur l'évolution des hospitalisations. Des mesures prises au moment où les hôpitaux montrent les signes d'une possible surcharge arriveraient trop tard, a ajouté la spécialiste. «Le réservoir de personnes non immunisées en Suisse est inquiétant», selon elle.
«Actuellement, il reste en Suisse dans chaque groupe d'âge au moins autant de personnes non immunisées qu'il y a eu d'infections jusqu'à présent dans ce groupe d'âge», note la bioéthicienne. En ce moment, ce sont surtout les jeunes qui s'infectent, mais lors des vagues précédentes, la propagation chez les personnes plus âgées a suivi.
Pas une garantie absolue
Samia Hurst a également relevé que le certificat Covid exigé pour les manifestations n'est pas une garantie absolue. Les tests ne sont pas fiables à 100% et le risque qu'une personne contaminée et non détectée provoque un évènement épidémique majeur existe.
La vaccination doit encore progresser, spécialement chez les 20% de personnes âgées pas encore immunisées, a insisté la professeure de l'Université de Genève. Elle a rappelé qu'il faut six semaines pour que les vaccins produisent leurs effets protecteurs, attendre la rentrée et une situation potentiellement critique pour se faire vacciner n'est donc pas une bonne idée.
«On assiste à un virage dans les tendances, la situation est devenue préoccupante», a conclu Samia Hurst, soulignant que se faire vacciner est bénéfique pour toutes les tranches d'âge, notamment au regard du Covid long.