«Littering» d'un nouveau genre
Berne croule sous les déchets... de bateaux pneumatiques

La descente de l'Aar de Thoune à Berne fait de nombreux adeptes mais donne de l'urticaire au chef de la voirie de la capitale. En cause: de nombreux bateaux sont abandonnés après utilisation et s'amoncellent sous le Palais fédéral.
Publié: 06.08.2022 à 14:06 heures
La descente de l'Aar de Thoune à Berne attire les foules, mais de nombreux bateaux sont abandonnés après utilisation. Problème que la ville peine à régler.
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Blick

«J'en ai déjà vécu beaucoup, des étés à Berne. Mais un bordel comme cette année, c'est de la folie!»

Le cri du cœur vient d'Andreas Niklaus, chef de la voirie de la capitale. Son origine? Les incivilités des amateurs de la descente de l'Aar, sport national durant l'été bernois.

Soleil de plomb, orages presque inexistants, quantité d'eau optimale: la navigation entre Thoune/Uttigen et Berne fait de nombreux adeptes, au point de transformer l'Aar en autoroute à canots pneumatiques.

Problème: sitôt les 25 km effectués, beaucoup de navigateurs amateurs laissent leur bateau à l'abandon, relève la télévision alémanique. Un comportement qui, en plus d'être peu écologique, fait suer la voirie de Berne.

La Ville a pourtant aménagé un point de débarquement officiel près du Marzili, la fameuse piscine de plein air, joyau des Bernois: Forte de l'expérience des dernières années, elle a installé des containers d'une capacité de 800 litres. Insuffisant.

Car de nombreux usagers du fleuve dégonflent leur bateau et le jettent une fois arrivés à Berne, pour éviter de s'encombrer sur le trajet du retour. «Il suffit que deux ou trois canots soient mis dans le container sans être pliés et il est déjà plein», déplore Andreas Niklaus. Les suivants n'en ont cure et empilent les détritus à côté du dispositif prévu.

Jeter son bateau après une seule utilisation est un désastre écologique, rappelle le chef de la voirie de Berne.
Photo: Keystone

Seule solution: surveiller

Les week-ends, les canots s'amoncellent dans la capitale, sans que la Ville ne puisse faire quoi que ce soit. Car les (gros) camions du service de la voirie n'ont pas l'autorisation pour circuler le week-end, explique SRF. Il est également impossible d'ajouter des containers au Marzili, puisqu'il faut laisser assez de place pour que les descendeurs de l'Aar puissent accoster en toute sécurité.

Seule solution: mettre du personnel sur place pour sensibiliser les baigneurs. «Nous voulons tester cela très rapidement», confirme le chef de la voirie. Il ne sera pas possible d'interdire aux gens de faire de leurs canots des bateaux à usage unique (un désastre écologique), mais au moins de les inviter à les éliminer de manière appropriée.

Les jours de forte affluence, du personnel de sécurité est déjà sur place pour aiguiller les baigneurs. La sortie des canots en contrebas du Palais fédéral a souvent causé des problèmes par le passé en raison de la dangerosité potentielle des lieux.

Des règles strictes à observer

En 2021, la Ville de Berne a investi plus de 100'000 francs pour des mesures: elle a amélioré la signalisation et débloqué 35'000 francs par saison pour le personnel.

Très prisée, la descente de l'Aar doit être effectuée en observant plusieurs règles de bonne conduite. Selon la loi, chaque bateau doit comporter le nom, prénom et le numéro de téléphone de l'un de ses usagers.

De plus, un moyen de sauvetage (par exemple une veste) est obligatoire par occupant. Une amende de 40 ou 50 francs est prévue par la législation, rappelle SRF. Il est également interdit d'accrocher plusieurs bateaux, et la consommation d'alcool est déconseillée. (snd)

En 2011, plus de 1200 personnes ont participé à un record du monde sur l'Aar.
Photo: Keystone
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