L’information est confirmée! Le SonntagsBlick l’a appris de source sûre samedi soir: dans un avenir très proche, toutes les personnes âgées de plus de douze ans dont la deuxième vaccination remonte à au moins six mois seront autorisées à recevoir une troisième dose. La Commission fédérale des vaccinations annoncera sa décision en milieu de la semaine prochaine. Jusqu’à présent, personne n’a voulu faire de commentaire officiel à ce sujet.
Compte tenu de la forte augmentation du nombre d’infections, des politiciens de tous bords ont demandé que le vaccin de rappel soit mis à la disposition de toute la population le plus rapidement possible. Pourtant, les autorités se sont montrées hésitantes jusqu’à présent.
Retournement de situation
Après une longue attente, Swissmedic, l’Institut suisse des produits thérapeutiques, avait autorisé la vaccination de rappel pour les «personnes particulièrement vulnérables» et les «personnes dont le système immunitaire est affaibli» à partir de l’âge de douze ans.
Cependant, la Commission de vaccination et, avec elle, l’Office fédéral de la santé publique (OFSP) ont recommandé le rappel uniquement pour les personnes de plus de 65 ans et dans de rares cas, pour les «personnes particulièrement à risque» entre 16 et 64 ans.
Ces derniers jours semblent avoir été riches en retournements de situation. Vendredi encore, Christoph Berger, président de la Commission des vaccinations, soulignait dans une interview que la vaccination de rappel serait d’abord utilisée pour éviter les évolutions graves de la maladie chez les personnes à risque. «Une fois qu’on aura maîtrisé cela, les autres viendront.»
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De l’histoire ancienne
Compte tenu de la situation épidémiologique et de la pression politique, la Commission de vaccination accélère le mouvement. Comme Swissmedic n’a pas encore autorisé la vaccination de rappel pour tous, la Commission de vaccination est autorisée à utiliser la procédure dite d’utilisation off-label.
Cela permet aux médecins de prescrire des médicaments dans le cadre de la liberté thérapeutique. Cependant, ceux-ci portent toute la responsabilité. En conséquence, les médecins doivent informer leurs patients de l’utilisation off-label et obtenir leur consentement explicite.
Le fait que toute la population suisse sera bientôt autorisée à recevoir ce rappel est une étape importante dans la lutte contre le coronavirus. Le nombre de cas est en augmentation dans toute l’Europe et plusieurs pays ont déjà réagi. L’Autriche et la Norvège administrent déjà la troisième dose; l’Allemagne l’a annoncé; en France et en Angleterre, toute personne de plus de 50 ans peut en bénéficier; en Italie il est disponible pour les plus de 40 ans.
Tous ces pays suivent l’exemple d’Israël qui a prouvé que la troisième dose était efficace pour briser une nouvelle vague d’infection.
Le booster est efficace
Des études internationales approfondies semblent indiquer que c’est la bonne marche à suivre. Les derniers résultats obtenus en Suède, par exemple, montrent que l’efficacité du vaccin diminue significativement après quelques mois. Le produit de Moderna ne protège qu’à 60% après six mois. Ce chiffre descend à 42% pour le sérum de Pfizer.
Une vaste étude menée en Israël montre également que les personnes ayant reçu la troisième dose sont beaucoup mieux protégées contre l’infection et contre une éventuelle hospitalisation que celles qui avaient été vaccinées deux fois. Le risque de mourir diminue également de 81% avec le rappel, selon les chercheurs.
«La première étude en provenance d’Israël est parue à la mi-septembre», explique Steve Pascolo, chercheur en ARNm à l’université de Zurich. «Cela a déjà montré très clairement l’effet positif du booster».
Suffisamment de doses disponibles pour commencer immédiatement
La Suisse passe maintenant à la vitesse supérieure. Les cantons, responsables de la vaccination, devront réagir rapidement. Comme le nombre de personnes intéressées avait baissé, plusieurs régions ont progressivement fermé leurs centres de vaccination.
Dès l’annonce de la troisième dose pour les 65 ans et plus, de nombreux individus se sont précipités sur les rendez-vous. Lorsque tout le monde pourra recevoir la troisième dose, les centres risquent d’être submergé par la demande.
Mais bonne nouvelle, avec environ deux millions de doses en stock, il y a suffisamment de vaccins pour commencer la nouvelle offensive immédiatement. Plusieurs millions de doses s’y ajouteront au début de 2022. Assez pour offrir le booster à tous ceux qui le veulent.
Pour de nombreux Suisses, cette nouvelle est un énorme soulagement, en particulier pour les personnes atteintes de diabète, de cancer ou de maladie cardiaque qui n’ont pas pu recevoir de troisième dose jusqu’à présent. «Ils ont besoin urgemment de ce rappel», rappelle Till Hornung, directeur des cliniques de réadaptation de Valens.
(Adaptation: Jessica Chautems)