Le oui à la 13e rente AVS est encore dans l'esprit des partis bourgeois. Le 9 juin, ils pourraient bien se prendre une autre claque: selon un sondage Tamedia, les chances de succès d'une nouvelle extension sociale sont intactes. 64% des Suisses seraient favorables à un plafonnement de la charge des primes à 10% du revenu.
Un scénario que les partis bourgeois veulent bien évidemment éviter. L'acceptation de l'initiative du PS coûterait au départ un peu plus de 5 milliards de francs à la Confédération et aux cantons, estime le président du PLR et conseiller aux Etats argovien Thierry Burkart: «D'ici à 2030, les coûts augmenteraient même jusqu'à 11,7 milliards de francs par an», confie-t-il à Blick.
La droite craint une hausse d'impôts
L'Argovien estime qu'en plus des 5 milliards de frais supplémentaires engendrés par la 13e rente AVS, la Confédération risque de devoir contre-financer à elle-seule entre 10 et 14 milliards de francs. Une somme impossible à économiser pour le président du parti bourgeois, qui est persuadé que l'acceptation d'une telle initiative impliquerait inéluctablement d'augmenter les impôts et de réduire le pouvoir d'achat de la classe moyenne. «Nous nous y opposons!», s'exclame-t-il.
La campagne interpartis pour le «non» est donc lancée. Objectif: empêcher un nouveau coup de force de la gauche. «Avec l'UDC et les Verts libéraux, nous nous engagerons pour un double non», explique Thierry Burkart. Il entend non seulement faire échouer l'initiative sur l'allègement des primes, mais aussi l'initiative du Centre sur le frein aux coûts.
Le parti présidé par Gerhard Pfister est donc éjecté de cette alliance pour le «double non». Celle-ci demande à la Confédération et aux cantons de prendre des mesures lorsque les coûts de la santé augmentent plus fortement que les salaires. Selon un sondage, le taux d'approbation est actuellement de 72%, un taux encore plus élevé que pour le texte de la gauche. Mais, là aussi, Thierry Burkart adopte un ton alarmiste: «L'initiative du Centre conduit à un rationnement des soins de santé».
Une chose est sûre: la Suisse s'apprête à vivre une nouvelle campagne de votation éprouvante. Les budgets ne sont pas encore publics, mais cette fois encore, une somme considérable devrait être consacrée aux campagnes des deux camps.
Le contre-projet, comme atout
Malgré tout, la tâche ne sera pas facile pour les opposants, car la population se sent également oppressée par les primes d'assurance maladie. Mais cette fois-ci, contrairement à la votation sur l'AVS, Thierry Burkart a un atout en main, puisqu'un contre-projet indirect du Parlement à l'initiative du PS est sur la table.
«Ce contre-projet est finançable et permet néanmoins d'alléger la charge des assurés maladie de plus de 350 millions de francs par an», souligne le chef du PLR. Décision finale le 9 juin.