La situation est plus qu'urgente. Quelques semaines avant le début de la saison, le domaine des Sportbahnen Braunwald, à Glaris, a annoncé que sans une bonne saison, les remontées mécaniques ne fonctionneraient plus à l'avenir. Les deux saisons précédentes avaient creusé un trou de plusieurs millions de francs dans les caisses.
Ce n'est que grâce aux actionnaires, qui ont injecté 1,7 million de francs à court terme, que le domaine a pu ouvrir cet hiver. Mais quel avenir se dessine pour cette station en difficulté? Blick a pu s'entretenir avec Richard Bolt, président du conseil d'administration des Sportbahnen Braunwald.
Pas assez de clients
Pourtant, l'hiver semblait avoir bien commencé pour ce domaine skiable situé entre 1250 et 1900 mètres d'altitude. «Les conditions extérieures étaient telles que nous les espérions, affirme Richard Bolt. La neige est arrivée au bon moment, les conditions pendant les vacances de février étaient très bonnes.» Sauf qu'il y a un «mais». «Nous n'avons tout simplement pas assez de fréquentation», avoue le président de l'exploitation. «Nous avons de bons retours. Mais nous avons tout simplement besoin de plus de clients.»
Le domaine skiable veut travailler d'arrache-pied pour attirer de nouveaux clients. Bien qu'il soit pour l'instant impossible de planifier à long terme, le conseil d'administration a néanmoins décidé que les remontées mécaniques fonctionneraient aussi cet été. «Nous avons dû prendre une décision pour le personnel travaillant toute l'année», raconte Richard Bolt.
L'obligation d'un abonnement
Le bilan financier de la saison de ski n'est pas encore définitif, mais l'hiver très enneigé donne un peu d'espoir. Il s'agit maintenant de réduire les coûts autant que possible pour le mois de mars. «Nous devons observer attentivement ce qui est encore rentable», explique Richard Bolt. Maintenir toutes les remontées mécaniques et les pistes avec peu de clients coûte énormément d'argent. Limiter l'accès des pistes ou avancer la fin de la saison semblent être des solutions qui se profilent. Une mesure que d'autres domaines de ski envisagent aussi.
Mais à long terme, la station touristique, dont l'accès est limité pour les voitures, aura de toute façon besoin d'une solution. Un simple pansement ne suffira pas à garantir la survie du domaine skiable, qui enregistre chaque année un déficit de plusieurs centaines de milliers de francs. «Nous avons besoin du financement de base solide», explique Richard Bolt. «L'hiver prochain, il n'y aura peut-être plus autant de neige. Ce risque ne doit pas être supporté par les seules remontées mécaniques. Nous devons penser de façon plus large.»
Pour renflouer les caisses, Richard Bolt estime que les habitants de la commune doivent apporter leur contribution, via une sorte d'abonnement obligatoire. Pour chaque lit dans un hôtel ou un appartement de vacances, les propriétaires doivent acheter un abonnement annuel aux remontées mécaniques. D'un point de vue technique, la solution a déjà été étudiée. «Dans les prochains jours, nous soumettrons une proposition concrète aux principaux prestataires», explique Richard Bolt. «Ensuite, nous en discuterons et prendrons une décision.»
Coopérer, avec des exigences
«Nous restons ouverts et en contact avec les remontées mécaniques», nous confirme Patric Vogel, directeur de l'hôtel Märchenhof à Braunwald. Pour les propriétaires de maisons de vacances aussi, les remontées mécaniques sont d'une grande importance.
Andreas Stehrenberger, président de l'association des propriétaires d'immeubles extérieurs, pose toutefois une exigence: «S'il s'agit d'acheter un abonnement saisonnier pour chaque lit, alors la carte doit impérativement être transmissible.» Une solution financière finale devrait se profiler d'ici l'automne.
Une petite victoire
Pour l'instant, le domaine de ski a pu célébrer une petite victoire il y a quelques jours. Le Hüttenberg, l'entrée du domaine skiable, sera à l'avenir desservi par les transports publics! Jusqu'à présent, le funiculaire n'allait que jusqu'au bas du village, rendant l'accès difficile. C'est le peuple qui aura le dernier mot par les urnes en mai.
«Ce serait un grand pas en avant», déclare Richard Bolt. On ne sait pas encore s'il y aura une télécabine de Linthal au Hüttenberg. Une chose est sûre: le combat est loin d'être terminé pour le domaine skiable familial suisse. «Nous partons du principe que nous pourrons skier à Braunwald l'hiver prochain.» Mais tout cela est encore loin d'être gravé dans le marbre.