Lorsqu'il s'agit de maladies psychiques, l'accent est généralement mis sur les personnes concernées. Une étude représentative de l'organisation de proches Stand by You Suisse braque pour la première fois les projecteurs sur l'entourage. L'étude Sotomo montre que 90% de la population suisse connaît au moins une personne dans son entourage qui a déjà souffert d'une maladie psychique. Il peut s'agir d'un burnout, d'anxiété ou de dépression, ou encore de psychose ou de schizophrénie.
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En outre, 59% des adultes en Suisse ont déjà soutenu au moins une fois une personne souffrant de troubles psychiques. Actuellement, 2,1 millions de personnes jouent ce rôle. «C'est un chiffre énorme, déclare Christian Pfister, coprésident de Stand by You. En tant que société, nous devrions utiliser l'expérience de ces personnes pour rendre la psychiatrie plus humaine, plus efficace et plus durable.»
Dans cette étude, ces personnes sont définies comme un membre du cercle familial, proche ou lointain, ou un ami de quelqu'un atteint d'une maladie psychique. Leurs rôles sont extrêmement importants pour les personnes concernées, assure Christian Pfister. La proximité émotionnelle peut être une ressource de force, mais elle rend aussi la séparation plus difficile. Ainsi, le recul que peut apporter un ami peut parfois être tout aussi utile.
Un soulagement pour le système de santé
L'étude montre que les proches soulagent, et ce gratuitement, le système de santé par leur contribution. 58% des adultes concernés et 34% des proches ont indiqué que la personne atteinte d'un trouble psychique aurait dû demander une aide professionnelle si elle n'avait pas eu le soutien de ses proches.
Christian Pfister souligne cette importance: «Les proches et les confidents sont importants pour le système. Ils s'occupent aussi des personnes concernées lorsque le système ne peut plus les soutenir longtemps. Les proches et les confidents font constamment partie de la vie des personnes concernées, et pas seulement pendant une heure de thérapie par semaine ou un séjour en clinique.»
Des conflits peuvent survenir
Le soutien de l'entourage n'est toutefois pas exempt de conflits, surtout lorsqu'il s'agit d'un membre de la famille. 53% de tous les proches ont indiqué que des frictions avaient déjà eu lieu. Mais c'est le cercle familial qui s'inquiète davantage pour le malade. 77% des proches et 58% des amis ont indiqué avoir des sentiments d'inquiétude ou de peur.
Selon Christian Pfister, les membres de la famille sont particulièrement exposés au risque de «se retrouver eux-mêmes en situation de détresse psychologique en raison de l'énorme charge de travail». Dans le cadre de l'étude, 73% des proches et 40% des amis ont indiqué que le soutien est ou a été une charge mentale.
C'est pourquoi, selon Christian Pfister, il est indispensable que les proches aient un point de chute ou un contact avec des professionnels ou des personnes vivant le même quotidien. «Nous pensons que la solidarité entre les proches peut être un soutien efficace pour les personnes dans ce rôle», conclut-il.