L'étrange avertissement d'Ueli Maurer
«Nous nous rapprochons d'un régime totalitaire»

Dans la «Neue Zürcher Zeitung», l'ancien conseiller fédéral joue (encore une fois) au père de la nation et met en garde la Suisse contre la situation en Allemagne, où sévirait une «Stasi 2.0».
Publié: 12.01.2025 à 16:26 heures
Dans son annonce, l'ancien ministre des Finances s'en prend à «une élite autoproclamée» qui se croirait moralement supérieure.
Photo: Keystone
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Reza Rafi

Dans l'édition de ce samedi de la «Neue Zürcher Zeitung» (NZZ), on pouvait lire ces quelques mots en caractère gras: «Notre liberté est en danger.» L'ancien ministre des Finances issu de l'Union démocratique du centre (UDC) y fait le lien entre Guillaume Tell, l'accord-cadre avec l'UE, le rapprochement avec l'OTAN, les «médias de gauche» et les mesures sanitaires de la pandémie de Covid-19. Le débat sur le climat et la culture «woke» ne sont pas non plus absents du tour d'horizon du politicien de droite conservatrice.

Enfin, le Zurichois s'en prend à «une élite autoproclamée» qui se croirait moralement supérieure. Cette couche s'emparerait aussi de la langue, imposerait des règles toutes faites et torpillerait la liberté d'opinion et de parole, conclut-il. «Si nous regardons vers le nord, nous nous rapprochons d'un régime totalitaire.»

De l'autre côté du Rhin, cette problématique lui semble si grave qu'il emploie des mots encore plus drastiques: «A l'époque, nous connaissions cela sous le terme de Stasi (la police secrète du gouvernement communiste qui régissait l'Allemagne de l'Est). En fait, quand on regarde l'Allemagne d'aujourd'hui, on devrait parler de Stasi 2.0.» Passant évidemment sous silence la montée du parti d'extrême-droite, l'AfD, dans le pays. 

Le sermon d'Ueli Maurer contre «ceux qui veulent se soumettre» et la «massue du racisme» a déjà été publié sous forme d'éditorial dans le dernier numéro du journal «Schweizerzeit». Interrogé par Blick, le fondateur du magazine, l'ancien conseiller national UDC Ulrich Schlüer, affirme que la maison d'édition a payé ce papier. Le montant était inférieur à 20'000 francs. Selon les données actuelles, une annonce pleine page coûte 19'500 francs dans la «NZZ». 

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