Les Vert-e-s et le PS en froid?
L'initiative sur le climat sèmerait la discorde entre les partis de gauche

Selon des initiés, le projet des Vert-e-s et du PS prend du retard en raison de désaccords. Mais les chefs de parti nient et jouent la carte de l'apaisement.
Publié: 17.07.2022 à 15:59 heures
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Dernière mise à jour: 17.07.2022 à 16:13 heures
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Balthasar Glättli, président du parti des Vert-e-s.
Photo: Keystone
Simon Marti

En novembre dernier, l'annonce simultanée par le PS et les Vert-e-s du lancement d'initiatives pour le climat avait fait grand bruit. Les deux partis de gauche ont mis à mal leur coopération si souvent évoquée lorsqu'ils ont décidé de lancer chacun un texte populaire de leur côté. Des conflits entre eux ne pouvaient bien sûr pas être éternellement écartés. La montée en puissance des Vert-e-s et le déclin des roses étaient forcément destinés à provoquer des frictions.

Mais les deux partis ont fini par décider de se rassembler autour de cette cause. Aujourd'hui, ils affirment plaider ensemble pour la création d'un fonds climatique. Le texte demande qu'une part fixe du produit intérieur brut revienne à l'avenir à la réalisation du tournant énergétique. Ce qui représenterait des milliards, année après année.

La collecte de signatures devrait être en cours actuellement. C'est du moins l'objectif qui avait été formulé: le texte ne semble finalement pas prêt. Selon un initié, des désaccords entre les dirigeants des partis ont fortement retardé le processus.

Les compromis auraient été bien plus difficiles et plus exigeants que prévu. En cause? Tout d'abord, la Jeunesse socialiste. La JS a lancé sa propre initiative pour le climat, ce qui aurait été très mal perçu par les Vert-e-s. Mais le jeune parti est loin d'être le seul responsable. En effet, 2023 se profile déjà à l'horizon. La protection politique du climat est certes l'objectif commun affiché, mais les deux partis mèneront bien seuls la bataille électorale de l'année prochaine, ainsi que la lutte qui s'ensuivra pour la répartition des sièges au Conseil fédéral.

Les dirigeants des partis font preuve d'unité

Les droits populaires sont un parfait moyen de se profiler politiquement en tant que parti et de prendre de l'élan pour les élections. A l'extérieur, on se montre donc serein. Des frictions? Que nenni. Les présidences refusent d'admettre la moindre tension pour expliquer le retard du lancement de leur texte commun.

La co-présidente socialiste Mattea Meyer se refuse à admettre le moindre désaccord.
Photo: KEYSTONE/Martial Trezzini

«Il faut toujours du temps pour mettre en place un tel projet, explique la co-présidente du PS Mattea Meyer. Mais nous y sommes parvenus: le texte de l'initiative est maintenant à la Chancellerie fédérale pour examen.» Au final, peu importerait que cela prenne un ou deux mois de plus. «Je suis sûre que nous obtiendrons rapidement les signatures, assure la Zurichoise. Je préfère un projet réfléchi à un projet précipité.»

Le président des Vert-e-s, Balthasar Glättli, se refuse également à admettre des différends. «La Chancellerie fédérale a actuellement plusieurs initiatives en attente d'examen, avance-t-il. Cela a un peu retardé le lancement.» Il préfère se concentrer sur le contenu de l'initiative, qui est loin d'être dépassé comme il le souligne. Le projet contient explicitement un passage qui demande des investissements contre la chaleur dans les villes et les villages. «Ce thème restera malheureusement d'actualité au-delà des prochains jours et semaines.» Et sur ce sujet, la météo semble en effet lui donner raison.

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