Les USA restent fermés aux Suisses
Un élu UDC demande au Conseil fédéral de faire pression sur Washington

Alors que les Américains sont autorisés à entrer en Suisse, l'inverse n'est toujours pas possible. Outré, le conseiller national UDC Thomas Hurter exige que le gouvernement fédéral fasse pression sur le gouvernement états-unien.
Publié: 24.08.2021 à 05:55 heures
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Dernière mise à jour: 24.08.2021 à 09:58 heures
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En mars 2020, l'ancien président Donald Trump a imposé l'interdiction d'entrée, qui concerne également les citoyens suisses.
Photo: AFP via Getty Images
Daniel Ballmer, Jocelyn Daloz (adaptation)

Si vous rêvez de visiter la Statue de la Liberté à New York, traverser Le Golden Gate Bridge à San Francisco ou vous émerveiller devant le Grand Canyon, il vous faudra vous armer de patience. L'interdiction de voyager imposée par l'ancien président Donald Trump aux personnes de l'espace Schengen en raison de la pandémie est en vigueur depuis mars 2020. Et son successeur Joe Biden n'a jusqu'à présent fait aucun effort pour rouvrir les frontières.

«Cela me dérange que les mêmes règles ne s'appliquent pas à tout le monde», déclare le conseiller national UDC Thomas Hurter. À l'inverse, les citoyens américains vaccinés ou testés sont autorisés à voyager sans entrave en Suisse et à travers l'UE depuis la fin du mois de juin. À l'époque, le Secrétariat d'État aux migrations (SEM) avait retiré les États-Unis de la liste des pays à risque. «Je ne comprends pas pourquoi nous n'exigeons pas un contre-droit», dit Hurter. «Après tout, la Suisse est un partenaire commercial important pour les États-Unis.»

L'impatience grandit - mais rien ne se passe

Des exceptions à l'interdiction d'entrée s'appliquent aux citoyens américains et à leurs proches, aux diplomates et aux fonctionnaires ou hommes d'affaires, mais uniquement s'ils peuvent prouver que leur voyage est dans l'intérêt des États-Unis ("Exception d'intérêt national"). Pour tous les autres, les frontières sont fermées depuis environ un an et demi.

Hurter a écrit au ministre des Affaires étrangères Ignazio Cassis et au SEM de la ministre de la Justice Karin Keller-Sutter. Son exigence est claire: «Cette inégalité de traitement est politiquement inacceptable. Si nous autorisons de telles mesures unilatérales, les États-Unis ne s'ouvriront pas avant longtemps.»

Pas idéal» pour la Suisse

Le SEM est, sur le principe, d'accord avec Thomas Hurter: «Il n'est pas idéal pour la Suisse que les ouvertures de frontières ne soient pas réciproques.» Mais le Secrétariat refuse d'agir. Il s'agirait d'attendre que l'UE prenne de nouvelles mesures afin de parvenir à une approche commune au sein de l'espace Schengen. La Suisse est en contact avec les Etats-Unis, ainsi qu'avec les pays concernés de l'espace Schengen, explique le Département fédéral des Affaires étrangères sur demande.

L'Europe s'impatiente elle aussi. La chancelière allemande Angela Merkel avait placé la question en tête de l'ordre du jour lors d'une réunion avec Joe Biden. Rien ne s'est passé. L'incompréhension est de plus en plus grande.

En juin, l'UE s'est abstenue de fermer les frontières aux citoyens américains malgré le manque de réciprocité. A Bruxelles, on espérait que la situation se détendrait en été. Ce ne fut pas le cas.

En attendant Biden

«Je dois dire que la voie bilatérale entre la Suisse et les États-Unis semble avoir été trop peu prise en considération», déclare le conseiller national Thomas Hurter. Un droit de réciprocité n'aiderait pas seulement les hommes d'affaires, mais aussi de nombreux Suisses qui souhaitent ou doivent se rendre aux États-Unis.

En effet, près de 20'000 voyageurs attendent depuis deux ans le feu vert du président américain Biden. «Les États-Unis devraient également ouvrir les frontières aux personnes vaccinées de l'espace Schengen», a déclaré au Blick André Lüthi, CEO de l'entreprise de voyage Globetrotter. Son entreprise est fortement touchée par l'interdiction d'entrée.

La conseillère nationale PLR Christa Markwalder espère également que l'interdiction d'entrée unilatérale sera bientôt levée. «Après tout, les Américains profiteraient aussi des touristes suisses», fait remarquer la présidente de l'Association parlementaire Suisse-États-Unis.

Pour l'instant, cependant, rien ne se passera. Le Conseil de l'UE ne se réunira pas à nouveau sur le sujet avant septembre. D'ici là, la Confédération est consciente que de nouvelles recommandations sur l'entrée dans l'espace Schengen sont peu probables. Toutefois, elle examine actuellement dans quelle mesure la Suisse peut faire pression lors de la réunion pour que la réciprocité soit établie.

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