Les résultats d'une nouvelle étude sont porteurs d'espoir
«Un vaccin contre le cancer pourrait être mis sur le marché en 2028»

Moderna a publié de nouvelles données sur le vaccin contre le cancer à ARNm. Celles-ci sont porteuses d'espoir, comme l'affirme le CEO Stéphane Bancel à Blick.
Publié: 15.12.2023 à 12:18 heures
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Dernière mise à jour: 15.12.2023 à 13:44 heures
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Le directeur de Moderna, Stéphane Bancel, annonce des résultats encourageants pour son étude sur le vaccin contre le cancer à ARNm.
Photo: STEFAN BOHRER
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Ulrich Rotzinger et Milena Kälin

Moderna, le fabricant américain de vaccins Covid longtemps resté silencieux, revient à la charge. Lors de tests cliniques, une combinaison d'une substance active à ARNm et d'un agent anticancéreux – appelé Keytruda – du géant pharmaceutique Merck & Co. s'est avérée prometteuse. Chez les patientes et les patients ayant subi une ablation d'un mélanome malin de la peau, le risque d'une récidive, voire d'une issue fatale de la maladie, a nettement diminué.

D'ici à quelques années, le premier vaccin ARNm contre le cancer de la peau pourrait obtenir l'autorisation de mise sur le marché, laisse entrevoir le patron de Moderna, Stéphane Bancel, dans un entretien avec Blick. «La thérapie ARNm pourrait être mise sur le marché en 2028.» Si Moderna obtient une autorisation accélérée pour le vaccin contre le cancer, celui-ci pourrait déjà être sur le marché dans le courant de 2025. Stéphane Bancel ne précise pas dans quel pays le lancement sera fait.

Renommée internationale

Lors de la pandémie de Covid, les vaccins à ARNm de Moderna ou de Biontech ont acquis une renommée internationale. En Suisse, les deux produits ont été administrés.

Voici maintenant un vaccin contre le cancer de la peau à base d'ARNm. Celui-ci aide le système immunitaire à combattre lui-même le cancer. Le vaccin doit entraîner le système immunitaire du patient à reconnaître et à attaquer les néo-antigènes des cellules cancéreuses.

Les néo-antigènes sont des protéines produites par des mutations dans les cellules tumorales et qui ne sont pas présentes dans les cellules saines. Cela en fait des cibles idéales pour l'immunothérapie, car le système immunitaire peut les reconnaître comme des envahisseurs étrangers, explique-t-on chez Moderna.

Le vaccin contre le cancer est produit aux États-Unis

Le chef Stéphane Bancel précise toutefois que pour obtenir l'autorisation, la phase 3 – la dernière et la plus importante – des études cliniques doit être terminée. Le recrutement des patients est en cours, l'étude débutera en 2024.

«Actuellement, nous construisons notre propre usine de production à Marlborough, Massachusetts, États-Unis», explique Stéphane Bancel. Nous voulons y fabriquer nous-mêmes le traitement à partir de 2025.»

Selon le CEO, deux personnes concernées sur trois pourraient bénéficier de la thérapie par ARNm, les effets secondaires étant très faibles. Et elle ne nécessite pas de chimiothérapie. «Nous nous attendons à une forte demande», déclare Stéphane Bancel. En Suisse, c'est l'autorité de contrôle des produits thérapeutiques Swissmedic qui décide d'une autorisation.

D'autres tumeurs bientôt soignées?

Comme les résultats des études sont encourageants, Stéphane Bancel veut aussi combattre d'autres types de tumeurs avec des substances actives à ARNm. «Nous avons également obtenu de premiers succès avec le cancer du poumon», déclare le patron de Moderna.

Son entreprise a lancé cette semaine une étude de phase 3 sur le cancer du poumon non à petites cellules. Chez son concurrent Biontech, des études d'agents anticancéreux à ARNm sont également en cours en clinique, mais seulement dans la deuxième phase des essais.

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