Le terrible accident qui a emporté Pascal Buchs s'est produit lors d'une randonnée à ski, comme sa famille en faisait régulièrement depuis des décennies. Sur le chemin du retour en direction des échelles de fer du Pas de Chèvre dans la région d'Arolla, une avalanche s'est déclenchée et a enseveli le coureur d'orientation de 27 ans.
Sa famille n'arrive toujours pas à réaliser ce qui s'est passé dans leur région préférée du Valais et sont en proie à une profonde tristesse. Quelques jours après le drame, Blick l'a rencontrée pour parler de la vie du jeune homme.
Il parcourait les montagnes depuis l'enfance
Lorsque Blick rend visite à la famille Buchs chez elle, aux Hauts-Geneveys sur les hauteurs du lac de Neuchâtel, le soleil brille. Depuis le salon, on aperçoit une mer de brouillard et les montagnes. Outre les parents Vincent et Sandra, la sœur de Pascal, Florence, et son partenaire Tobias Donnet, également sportif d'élite, sont là. Florence n'a qu'un an de moins que Pascal et avait une très bonne relation avec son frère. «Nous étions tous les deux intéressés par le sport dès notre plus jeune âge. Nous faisions du jogging, du ski et du VTT ensemble.»
Le père se souvient: «A 10 ans déjà, ils ont tous les deux gravi leur premier 4000m en crampons.» Et il poursuit fièrement: «Les enfants ont fait leur première randonnée à ski dès l'âge de huit ans. Nous partions le plus souvent possible en famille en montagne.»
Plus tard, Pascal Buchs a développé une passion pour la course d'orientation. Et ce, lorsqu'à l'âge de 12 ans, il a pu s'initier à différentes disciplines sportives durant une journée de promotion du sport organisée par l'école. «Cela lui a tout de suite plu, explique sa mère Sandra Buchs. Non seulement il aimait beaucoup courir, mais il aimait aussi le défi de devoir s'orienter avec une carte, poursuit l'employée communale de Val-de-Ruz. Et il a eu beaucoup de succès dès le début.»
Lors des championnats suisses, il s'est presque toujours classé parmi les cinq premiers. Aux championnats d'Europe juniors, il décroche un diplôme, ce qui signifie qu'il était là aussi parmi les premiers. Lors des Championnats du monde juniors de Vertical Race 2015 à Verbier – une ascension à ski de randonnée – il s'est classé 11e.
Une belle réussite professionnelle
«Il s'entraînait beaucoup, mais réussissait quand même aussi dans sa vie professionnelle, explique son père Vincent Buchs. Il a fait un apprentissage d'horloger chez la manufacture horlogère Ulysse Nardin. Son employeur lui a offert beaucoup de temps pourqu'il s'entraîner.» Après son apprentissage, Pascal Buchs a obtenu une maturité professionnelle et a suivi des études d'ingénieur en microtechnologie. Avec son équipe, il a remporté un prix de l'innovation grâce à un implant cardiaque révolutionnaire.
Pascal Buchs aurait réussi à concilier l'entraînement de course d'orientation, les études et le temps passé en famille, de sorte que tout le monde ait quelque chose à y gagner. «Il a par exemple fait l'ER pour sportifs à Macolin. Et malgré cela, il avait toujours le temps de faire des excursions avec nous.»
Parler de la dernière marche est difficile pour le père. Il a accompagné son fils jusqu'à la fin. Il raconte: «Nous étions trois à Arolla.» Sandra Buchs était un peu enrhumée, c'est pourquoi seuls le père et le fils sont partis en randonnée le jeudi. Nous voulions monter sur le Pigne d'Arolla.» Mais à la cabane Des Vignettes, à 3157 mètres, nous avons décidé de faire demi-tour. La neige était difficile.»
Enseveli sous la neige
Le vendredi, les deux randonneurs ont alors choisi le sommet de la Luette, à 3548 mètres d'altitude. «Tout s'est bien passé lors de la montée», raconte le père. C'est sur le chemin du retour que l'accident s'est produit. Après la descente de la Luette, l'équipe a dû effectuer une courte ascension intermédiaire jusqu'au col du Pas de Chèvres. «Pascal était plus rapide que moi. Il marchait 50 à 100 mètres devant moi», explique le père. Selon le rapport de police, une distance sûre entre eux. «Sur la droite de la pente, nous aurions pu monter sur des rochers. Je me demandais si cela n'aurait pas été mieux quand l'événement est arrivé. Une avalanche s'est déclenchée. Ensuite, tout est allé très vite.»
Au début, le père pensait qu'il n'était rien arrivé à son fils. «Il a dévalé la pente sur le dos avec la neige. Mais soudain, je ne l'ai plus vu.» Le problème: en bas de la pente, la neige s'est accumulée sur plusieurs mètres et a enseveli Pascal.
«J'ai immédiatement commencé à chercher avec le détecteur d'avalanche et j'ai pu localiser mon fils sous la neige. J'ai immédiatement commencé à creuser», raconte Vincent Buchs, qui ajoute: «Nous avons toujours avec nous tout l'équipement de sécurité, et donc aussi une pelle.» Le père tente d'alerter la Rega, mais il n'a pas de réseau. Il appelle à l'aide à haute voix. «Un homme m'a entendu au col, il a alerté les services de secours pour nous. Mais l'aide est arrivée trop tard», raconte-t-il. Vincent Buchs ne souhaite pas entrer dans les détails, ce qui est compréhensible.
Jeudi, un hommage sera rendu à Pascal. «Nous organiserons une cérémonie en sa mémoire, explique le père. Il y aura beaucoup de monde, mon fils était très apprécié.» Sa sœur Florence ajoute: «Mon frère était une personne très généreuse et réservée. Tout le monde l'aimait.»
La famille endeuillée souligne qu'aucun de ses membres n'a cherché à prendre des risques lors de leurs nombreuses randonnées à ski. Florence Buchs déclare: «Je me suis toujours sentie très en sécurité. La sécurité passe toujours en premier chez nous.»