La Poste Suisse réduit à nouveau ses activités de service public. La société a annoncé ce mercredi la fermeture de 170 filiales pour cause de diminution de fréquentation dans les offices de poste. En 2028, le géant jaune espère n'exploiter lui-même plus que 600 offices de poste, soit 170 de moins qu'aujourd'hui et 1400 de moins qu'au début du millénaire. Le directeur de la Poste Roberto Cirillo avait pourtant promis en 2020 que le démantèlement actuel ne dépasserait pas 800 filiales.
Les réactions à cette annonce sont vives et la nouvelle, difficile à avaler. Le conseiller national socialiste lucernois David Roth s'est montré indigné: «La Poste réalise des bénéfices de plusieurs centaines de millions, son avenir financier est assuré. Qu'elle veuille maintenant supprimer autant d'offices de poste est injuste envers la population.»
Sur la Poste
Albert Rösti doit s'opposer aux plans de la Poste
Les Suisses croyaient à la promesse de Roberto Cirillo. «Et maintenant, il retombe dans les vieux travers et détruit tout», poursuit David Roth. Il semblerait que la direction du groupe de livraison veuille contrecarrer les interventions parlementaires en suspens et prendre les devants. «La politique ne se laissera pas influencer.» Le Socialiste estime que la stratégie dévoilée par la Poste mercredi déclenchera encore d'autres discussions politiques.
L'occasion se présentera bientôt. Avant la pause estivale, le ministre en charge de la communication Albert Rösti présentera ses plans pour le service universel que la Poste devra fournir à l'avenir. Le Parti socialiste (PS) a d'ores et déjà exigé du conseiller fédéral qu'il s'oppose aux nouveaux plans du géant jaune.
Un démantèlement «inacceptable»
Le Groupement suisse pour les régions de montagne est lui aussi en état d'alerte. On craint qu'une fois de plus, les régions périphériques soient touchées par ce démantèlement. «Dans les régions de montagne et les zones rurales en particulier, le réseau d'offices de poste exploités a déjà été trop fortement réduit», explique-t-on. Une nouvelle réduction dans ces régions est donc inacceptable.
La Poste justifie cette réduction par le manque de besoins des clients. C'est une réalité, déclare le conseiller national du Centre Martin Candinas à Blick. Selon lui, l'orientation client ne doit pas rester une formule toute faite. «Nous avons déjà aujourd'hui des communes qui ont fait de bonnes expériences avec les agences postales dans les magasins de village.» Selon l'élu, il est important que ces dernières continuent à proposer la même offre que les offices de poste. Il prend la Poste à la lettre: «La Poste appartient à la population et doit la servir.»
Des alternatives avec moins de services
C'est pourtant sur ce point précis que les régions de montagne émettent des réticences. Les filiales avec des partenaires ou le service à domicile n'offrent pas la même étendue de prestations que les offices de poste gérés par l'entreprise elle-même. Les offices de poste géré à l'interne sont très importants pour le trafic des paiements et l'approvisionnement de la population en argent liquide. Ces services postaux sont essentiels pour la population. En outre, de plus en plus de succursales bancaires sont fermées dans les régions rurales et les distributeurs de billets sont supprimés. De quoi faire tiquer la population concernée.