C'est une icône suisse: le chemin de fer du Cervin, qui monte au Gornergrat. Après le décès de l'actionnaire principal, la sonnette d'alarme est désormais tirée en Valais, à savoir que le téléphérique pourrait passer en mains étrangères. Balthasar Meier, actionnaire majoritaire de la BVZ Holding, l'exploitant du chemin de fer du Cervin, est décédé en mai.
La BVZ Holding possède entre autres le chemin de fer du Gornergrat et — conjointement avec les Chemins de fer rhétiques — le «Glacier Express». Le Matterhorn-Gotthard-Bahn de la BVZ se considère comme le «chemin de fer d'aventure numéro un dans les Alpes». Or, certains craignent que les trains ne circulent pas éternellement avec la croix suisse et 13 étoiles valaisannes à travers les magnifiques paysages naturels.
«Le paquet d'actions de Balthasar Meier représente un certain risque de concentration», rapporte le «Walliser Bote». «Ce qu'il adviendra de ses actions n'est pas clair pour l'instant. L'ouverture du testament est encore attendue.» Si quelqu'un veut racheter des paquets d'actions de la BVZ Holding AG, il peut en principe le faire à sa guise, selon Patrick Z'Brun, président du conseil d'administration de la BVZ Holding AG.
«Les pionniers se retourneraient dans leurs tombes»
Un actionnaire privé exprime ses craintes de voir le chemin de fer du Cervin être repris par des investisseurs étrangers après une année record. «Imaginez que la BVZ monte au Gornergrat sous pavillon américain, koweïtien, qatari ou chinois», déclare Andreas Zehnder au journal. «Tous les pionniers de la BVZ se retourneraient dans leurs tombes.»
Le président du conseil d'administration de la BVZ, Patrick Z'Brun, estime que le risque d'une reprise étrangère est faible. Le défunt détenait 28% de toutes les actions de la BVZ. Un bailleur de fonds pourrait donc devenir l'actionnaire principal. «Nous sommes en contact étroit avec sa famille», déclare le président du conseil d'administration. «Il n'y a aucun signe en ce sens. Une vente du paquet d'actions nous surprendrait.»
Agir «de manière proactive»
En revanche, l'actionnaire privé Andreas Zehnder trouverait déjà très dangereux qu'un investisseur privé reprenne les 28% de Balthasar Meier: «Ce qui est décisif, c'est la limite de 33%. Car dès qu'un actionnaire possède un tiers de toutes les actions, il doit, selon la loi sur les bourses, soumettre une offre de reprise à tous les autres actionnaires. Et 5% des actions de la BVZ peuvent être acquis assez rapidement.»
Andreas Zehnder estime que la direction doit prévenir «de manière proactive» une prise de contrôle étrangère. On pourrait imaginer un pacte d'actionnaires avec les héritiers de Balthasar Meier, la vente avantageuse d'actions aux collaborateurs et, de manière générale, la répartition des parts entre plusieurs personnes: «Avec un capital-actions largement réparti et lié, une reprise étrangère serait presque impossible.»