La guerre en Ukraine fait grimper les coûts de l'énergie. «Tout devient plus cher! Nous devons agir maintenant», tonnait le chef de l'UDC Marco Chiesa dans une interview accordée à Blick. «Sinon, c'est la classe moyenne, la population rurale et l'artisanat qui paieront la note».
La recette de l'UDC
Le parti agrarien propose un paquet d'allègement qui vise principalement à faire baisser le prix de l'essence. Les taxes sur les carburants seraient temporairement réduites de moitié au moins et la déduction fiscale pour les pendulaires doublée pour atteindre 6000 francs. La semaine prochaine, le Parlement se prononcera sur ces propositions lors d'une session extraordinaire organisée par l'UDC.
Le PLR et le Centre ont des idées similaires
L'UDC n'est pas la seule à se demander comment soulager la population et l'économie des coûts élevés de l'énergie. La Session extraordinaire se penchera notamment sur une intervention du PLR. Celle-ci est toutefois ouverte et demande au Conseil fédéral un paquet d'allègement limité dans le temps — éventuellement aussi par le biais des prix des carburants et des combustibles. Le groupe du Centre a déposé une motion allant dans le même sens.
Le chef du groupe PLR Damien Cottier ne croit pas aux exercices à la hussarde: «au lieu de prendre des mesures à court terme, il est plus efficace de mettre en œuvre des réformes durables qui soulagent la population et l'économie», déclare-t-il à Blick. Il s'agirait notamment de baisser les impôts, par exemple l'impôt anticipé ou la valeur locative. De plus, les processus administratifs devraient être simplifiés grâce à la numérisation et la saisie du temps de travail devrait être libéralisée.
Le Centre considère que le gouvernement a un devoir à remplir: «Le Conseil fédéral doit, comme demandé, présenter un plan pour atténuer les conséquences économiques de la guerre afin d'éviter les distorsions sociales — nous attendons ce plan pour la Session extraordinaire, sinon le Parlement devra intervenir», déclare le chef du groupe Philipp Matthias Bregy. La priorité est de soulager financièrement la classe moyenne et les PME.
Le PS veut un «chèque fédéral»
Dans son document sur les mesures visant à renforcer le pouvoir d'achat, le PS s'attaque à plusieurs fronts. En raison de l'augmentation des coûts de chauffage, les locataires devraient bénéficier d'un plafond temporaire pour les charges, estiment les socialistes. Au lieu de baisser le prix de l'essence, le prix des tickets de transports publics devrait baisser.
Mais la pièce maîtresse est un «chèque fédéral» de 260 francs pour les adultes et de 130 francs par enfant pour les revenus jusqu'à environ 90'000 francs, mais seulement à partir d'un renchérissement de 5%. «Les bas et moyens revenus ressentent beaucoup plus fortement les augmentations de prix, c'est pourquoi nous devons nous concentrer sur eux», explique la conseillère nationale Samira Marti.
Elle rejette l'idée d'une baisse du prix de l'essence, également évoquée au sein du PS mais rapidement rejetée: «Ce serait catastrophique en termes de politique de répartition. Cela n'a aucun sens de subventionner le plein d'essence des riches pour leur 4x4».
Les partis verts critiquent «l'arrosage»
Les Verts et les Verts'libéraux ne veulent pas non plus toucher au prix de l'essence. «Ce n'est pas nécessaire en ce moment. Ce ne serait qu'une action d'arrosage pour les automobilistes sur-motorisés», déclare le chef des Verts'libéraux Jürg Grossen. Pour lui, un allègement du prix de l'essence ne serait envisageable que si la hausse des prix devait se poursuivre. Il ne devrait cibler en plus que les bas revenus et seulement s'ils sont absolument dépendants d'une voiture — par exemple par le biais de bons ou d'une déduction plus élevée pour les pendulaires. «Mais il est bien plus important d'attaquer le problème à la racine et de s'éloigner le plus rapidement possible des énergies fossiles».
La cheffe du groupe parlementaire des Verts Aline Trede explique que son parti veut alléger de manière ciblée la charge des ménages à bas revenus — par exemple ceux qui bénéficient de réductions de primes, de l'aide sociale ou de prestations complémentaires. «Ceux-ci doivent recevoir une compensation financière, mais ils peuvent l'utiliser librement», explique-t-elle. «Ce crédit peut donc être utilisé pour l'essence ou les frais annexes, ou encore pour la nourriture».
(Adaptation par Jocelyn Daloz)