Il s'agit de différences drastiques: jusqu'à l'âge de 30 ans, 40% des enfants issus de familles universitaires ont obtenu un bachelor ou un master. En revanche, seuls 19% environ de ceux dont les parents n'ont pas étudié à l'université ou dans une Haute école spécialisée y parviennent eux-mêmes. C'est ce que montrent les chiffres d'une nouvelle étude rapportée par le «Tages-Anzeiger». A l'inverse, les enfants de non-universitaires sont 40% à faire un apprentissage.
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L'une des raisons est la particularité du système éducatif suisse. Le système scolaire présuppose un soutien de la part des parents, explique au journal la chercheuse en éducation Margrit Stamm. Les parents universitaires auraient plus de moyens financiers pour investir dans les études de leurs enfants, par exemple en leur payant des cours particuliers.
Un problème connu, mais rien n'a été fait
Le problème n'est pas nouveau. En 2018 déjà, un rapport similaire avait fait parler. En comparaison avec d'autres pays européens, la Suisse a «un système éducatif marqué par une forte inégalité des chances», écrivaient les auteurs travaillant avec le sociologue de l'éducation Rolf Becker.
Le Conseil fédéral a alors voulu améliorer l'égalité des chances. Mais il ne s'est rien passé, les différences se sont même creusées, constate Rolf Becker dans sa nouvelle étude. Pour changer cela, il faut minimiser les inégalités de manière générale dans la société, explique-t-il au «Tages-Anzeiger».
Pour cela, il voit une solution radicale: ne pas séparer les élèves par niveau durant la scolarité obligatoire. «Nous avons une école du 19e siècle, il n'y a aucune justification scientifique aux sélections.»