Dagmar Rösler, une prise de position du PLR demande la suppression de l'école inclusive. Qu'en pensez-vous?
Premièrement, je trouve que c'est une bonne chose que le PLR reconnaisse explicitement l'importance de la mission que remplit l'école obligatoire. Je trouve également que l'analyse des problèmes est réussie. Il est vrai que nous sommes aujourd'hui arrivés à une limite. La charge de travail des enseignants, la numérisation et bien sûr l'école inclusive représentent des défis.
Vous comprenez les critiques?
Oui, mais cela ne signifie pas que l'école inclusive est un échec. Au contraire, je considère que l'éducation sociale est justement une mission importante de l'école.
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Ne serait-ce pas le rôle des parents?
Ceux qui exigent que l'école se concentre sur des compétences clés telles que le calcul, la lecture et l'écriture demandent un retour aux anciennes structures. Ce ne serait pas une solution, mais un bond en arrière dans le temps. Ce qu'il faut, c'est une évolution dans laquelle la promotion de la santé, de la créativité, de la formation politique et précisément de l'intégration sociale ont également leur place.
Pensez-vous que la lecture, l'écriture et le calcul peuvent en souffrir?
Non, bien sûr que non. Ces disciplines occupent toujours une place centrale dans l'enseignement et il en sera toujours ainsi. Il est intéressant de noter que l'on évoque régulièrement les prétendus mauvais résultats de l'étude PISA (Programme international pour le suivi des acquis des élèves). La Suisse se situe parmi les huit meilleurs pays, donc au-dessus de la moyenne de l'OCDE. En mathématiques, les élèves suisses obtiennent même des résultats exceptionnels.
Que pensez-vous d'un allègement du programme scolaire en supprimant les langues étrangères?
Il y a dix ans, les partis bourgeois défendaient l'enseignement des langues étrangères. Aujourd'hui, ils remettent cela en question. Cette suppression nuirait à l'école et à la qualité de l'enseignement. L'école obligatoire est un navire de haute mer, pas un voilier qui vire au gré du vent. Il faut des solutions durables et orientées vers l'avenir.
Dans quelle direction?
La taille des classes et l'hétérogénéité augmentent. Les enseignants et les directions d'école ne peuvent plus répondre seuls à tous ces besoins et attentes. Il faut des ressources supplémentaires pour demander une aide non bureaucratique dans les situations difficiles. Mais la solution ne s'improvise pas. Il faut l'élaborer par des analyses approfondies de la situation.