Dans le canton de Vaud, Unisanté a publié jeudi un nouveau rapport sur la santé et les violences à l'encontre des jeunes LGBTIQ. Il en ressort qu'environ un jeune sur cinq indique avoir une orientation non exclusivement hétérosexuelle et qu'il doit davantage faire face à un ensemble complexe de défis dans sa vie quotidienne par rapport aux autres jeunes de son âge.
«L'étude décrit une situation inquiétante qui fait écho aux observations de terrain de l'association Voqueer (anciennement Vogay)», écrit cette dernière dans un communiqué. Les analyses d'Unisanté se basent sur les données d'une enquête populationnelle réalisée en 2022 dans le canton de Vaud auprès d'échantillons représentatifs de 2651 jeunes en 11e année HarmoS (âge moyen de 15 ans) et de 1340 jeunes en 2e année de formation postobligatoire (âge moyen de 18 ans).
L'étude montre d'abord que 17,9% des jeunes Vaudoises et Vaudois de 15 ans font partie de la diversité LGBTIQ (23,7% des filles et 10,7% des garçons). A 18 ans, elles et ils sont 23,2% (33,2 % des filles et 13,1% des garçons).
Plus d'insécurité
«Ces chiffres sont très importants, car ils montrent que près d'un quart des jeunes dans le canton de Vaud rejettent les catégories binaires ou ne se perçoivent pas comme strictement hétérosexuels ou cisgenres. Des jeunes qui existent, mais qui prennent un risque réel à être visibles», commente Sara Blaser, cosecrétaire générale de Voqueer, citée dans le communiqué.
L'étude relève, en effet, que les jeunes LGBTIQ sont plus nombreux à éprouver un sentiment d'insécurité que les jeunes hétérosexuels (47% contre 31% pour les jeunes de 15 ans et 56% contre 31% pour les jeunes de 18 ans). Ils sont aussi plus nombreux à être la cible de harcèlement et intimidation entre élèves (27% contre 11% pour les 15 ans et 12% contre 6% pour les 18 ans) ainsi que d'agressions sexuelles (10% contre 4% pour les 15 ans et 22% contre 8% pour les 18 ans) .
«Les jeunes qui viennent à Voqueer rapportent des vécus de violences multiples qui ont un impact direct sur leur santé mentale, notamment en termes d'anxiété», témoigne Elias Arduini, psychologue à Voqueer. Un mal-être qui transparaît dans les données de l'étude, puisque 64% des jeunes de 15 ans et 76% des jeunes de 18 ans de la diversité LGBTIQ rapportent une forme de dépressivité (contre respectivement 39% des 15 ans et 44% des 18 ans chez les autres jeunes).
L'étude montre encore que 83% des jeunes non exclusivement hétérosexuels de 15 ans et 92% des jeunes de 18 ans présentent des troubles somatiques et psychoaffectifs récurrents (contre respectivement 59% des 15 ans et 67% des 18 ans chez les autres jeunes).