Le sous-variant BA.5 d'Omicron se répand rapidement au Portugal. Les chiffres explosent. Mercredi, plus de 48'000 nouvelles infections ont été enregistrées. L'incidence sur 7 jours a quasiment triplé depuis début mai. Les virologues mettent en garde que les chiffres pourraient bientôt passer à 60'000 nouveaux cas par jour. L'espoir d'un été insouciant dans ce pays de vacances très prisé s'amenuise.
La raison de cette énorme augmentation: les sous-variants BA.4 et BA.5. Ils figurent désormais sur la liste des «variants préoccupants» de l'Organisation mondiale de la santé (OMS). En Suisse, ces variants gagnent aussi du terrain. Les cas sont de plus en plus nombreux. A Genève, il y a de fortes probabilités pour que les sous-variants soient déjà dominants, comme l'écrit la virologue Isabella Eckerle sur Twitter.
Selon l'experte, un doublement hebdomadaire des chiffres a été observé depuis fin avril. «Comme la plupart des autres pays européens, la Suisse se dirige vers la prochaine vague». Isabella Eckerle prévient que les deux variants sont plus résistants que leurs prédécesseurs.
Elle pense notamment que les personnes qui ont été infectées par le passé par les sous-variants BA.1 ou BA.2 d'Omicron puissent être réinfectés.
Augmentation jusqu'à ce qu'une «immunité suffisante soit établie»
Tanja Stadler, ancienne responsable de la Task force et directrice de la plateforme CoV-Spektrum de l'EPFZ, attire l'attention sur le doublement des chiffres et l'augmentation de la valeur R en Suisse. Celle-ci se situe actuellement entre 1,2 et 1,4, écrit-elle sur Twitter.
Elle attribue cette tendance à la dominance de BA.5. Celle-ci se poursuivra jusqu'à ce qu'«une immunité suffisante soit développée» ou jusqu'à ce que «des changements de comportement réduisent la transmission». Elle évoque à cet égard les masques de protection buccale et l'aération accrue des espaces intérieurs.
La Confédération ne prévoit pas de mesures
Malgré la hausse des chiffres, la Confédération n'envisage pas de réintroduire les mesures. Et cela même si une vague estivale n'est pas exclue. Simone Buchmann de l'Office fédéral de la santé publique l'expliquait à Blick début juin: «Pour l'instant, nous ne pensons pas que les nouveaux variants du virus nécessitent de nouvelles mesures. Nous ne nous attendons pas non plus à ce que les nouveaux sous-variants pèsent considérablement sur le système de santé».
En effet, «dans les populations présentant un degré d'immunité élevé, les sous-variants ne semble pas entraîner de cas plus graves que BA.1 ou BA.2». Elle pourrait néanmoins avoir des conséquences pour les personnes non vaccinées et particulièrement vulnérables.
Les deux sous-variants ont été découvertes pour la première fois en Afrique du Sud au début de l'année. Entre-temps, ils ont été détectés dans de nombreux autres pays, dont des pays européens.
(Adaptation par Jocelyn Daloz)