Les deux camps se le disputaient
Thomas Piketty en faveur de l'initiative 99%

À quel point la Suisse est-elle inégalitaire? Alors que ses travaux sont mobilisés par les opposants à l'initiative 99%, le célèbre économiste français Thomas Piketty a pris position en faveur du texte de la Jeunesse socialiste, qui l'a contacté.
Publié: 14.09.2021 à 11:40 heures
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Dernière mise à jour: 14.09.2021 à 16:36 heures
L'économiste français est notamment célèbre pour son ouvrage «Le capital au XXIe siècle».
Photo: Keystone
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Adrien SchnarrenbergerJournaliste Blick

C'est l'histoire de Thomas contre Thomas, avec Thomas en arbitre. D'un côté, il y a Thomas Bruchez, vice-président de la Jeunesse socialiste suisse, et de l'autre Thomas Juch, président des JLR genevois et farouche opposant à l'initiative 99% au vote le 26 septembre. Les deux hommes vont d'ailleurs s'adonner bientôt à un débat organisé par Blick, tandis que la campagne aborde sa dernière ligne droite.

En attendant, cette question est en toile de fond: la Suisse est-elle vraiment inégalitaire? Cette variable se mesure à l'aune du coefficient de Gini. En résumé, cet indicateur varie entre 0 (égalité parfaite) et 1 (inégalité extrême). Plus la valeur est grande, plus les inégalités sont importantes.

Or, la variable montre que la Suisse est un pays plutôt égalitaire. C'est la lecture que fait le comité opposé à l'initiative 99% des travaux de Thomas Piketty.

Frustrés par cette publication, les initiants ont décidé de prendre contact directement avec le célèbre économiste français. Lequel leur a livré une réponse écrite, a appris Blick: «C'est vrai que la Suisse est moins inégalitaire que l'Inde, le Brésil ou les États-Unis. Mais avec 62,8% du total des richesses en mains de 10% de la population contre 3,7% pour les 50% les plus pauvres, ne peut-on pas mieux faire?»

Une prise de position qui fait jubiler la Jeunesse socialiste. «Les adversaires de l'initiative tentent d'argumenter avec les recherches d'une figure qui est en réalité favorable à notre texte», estime Thomas Bruchez.

Ce soutien de premier plan pourrait bien rester un baroud d'honneur pour le texte de la Jeunesse socialiste: selon le 2e sondage de Tamedia datant du début du mois de septembre, l'initiative ne recueille que 40% d'avis favorables (en baisse de cinq points), contre 55% de réfractaires. Les indécis ne sont plus que 5%.

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