Après la chute du Credit Suisse, l'Union démocratique du centre (UDC) avait réclamé à cor et à cri qu'il n'y ait plus à l'avenir de banque suisse qui soit d'une importance systémique au point que l'Etat doive voler à son secours en cas d'urgence. Mais depuis, le parti de droite a plutôt fait marche arrière.
Pour Cédric Wermuth, l'UDC a effectué un virage à 180 degrés sur ce sujet. «Tout cela n'était qu'un show! La place bancaire a de nouveau une emprise totale sur le parti.» En réalité, le coprésident du Parti socialiste (PS) craint que, malgré le rapport de la CEP et la débâcle du Credit Suisse, le lobby bancaire gagne à nouveau trop d'influence.
Sous le feu des critiques
Contrairement à ce que l'on pourrait attendre, ce n'est pas l'UDC qui s'en est offusqué en premier lieu, mais le Parti libéral-radical (PLR). Le parti a en effet réagi virulemment sur X après que Cédric Wermuth leur a reproché d'œuvrer pour que le Parlement se soumette «une fois de plus» aux dictats bancaires. Sans compter que le co-président du PS a déclaré que «les bourgeois n'ont rien appris de la crise du Credit Suisse».
Ainsi, le PLR dément et accuse le socialiste de mensonge: «Cédric Wermuth affirme dans le Blick que le PLR est contre un renforcement de la réglementation bancaire. C'est faux et il le sait», affirment les libéraux-radicaux sur X.
Le PLR soutient la revendication selon laquelle les managers de la banque devraient assumer davantage de responsabilités vis-à-vis de la Suisse. Il rappelle que la présidente de la Confédération, Karin Keller-Sutter, présentera dans les mois à venir une adaptation de la réglementation «too big to fail».
Le parti de droite partage toutefois les critiques à l'égard de l'UDC. En effet, ce dernier avait déposé des «interventions sensationnelles dans le sillage de la crise du Credit Suisse» et maintenant les retire de façon gênante. «Le PLR ne peut prendre que partiellement au sérieux le théâtre politique irresponsable auquel se livrent les partis politiques UDC et PS (et les Vert-e-s)».