En ce début d'année 2022, le Haut-Valais est devenu l'un des points névralgiques du tissu économique suisse. Lonza, sous-traitant de Moderna, tourne à plein régime pour assurer les livraisons de doses de vaccin. L'entreprise est sur le point de doubler ses lignes de production et pourra fournir jusqu'à 600 millions de doses par an.
Lonza peut se targuer de proposer une grande quantité d'emplois, certains hautement qualifiés, ce qui aurait été impensable il y a quelques années encore. Les salaires moyens sont en augmentation et la région est en plein essor. La croissance démographique connaît un pic.
Pierre-Alain Ruffieux, CEO de Lonza, se réjouit des investissements effectués et du boom qui a eu lieu dans les alentours de Viège. Il l'a déclaré en marge de la conférence de presse annuelle du groupe.
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Près de 1200 postes créés en une année
L'année dernière, Lonza a investi un quart de son chiffre d'affaires pour son développement futur. Cette année, ce chiffre devrait même atteindre 30%. D'ici 2024, 850 millions de francs seront à nouveau investis à Viège dans deux nouveaux complexes de production. L'entreprise pharmaceutique veut faire de ce site l'atelier de fabrication de médicaments le plus rapide du monde.
Rien que l'année dernière, 1200 nouveaux postes ont été créés. Actuellement, le groupe emploie environ 4500 personnes à Viège, auxquelles s'ajoutent 1500 travailleurs temporaires. La soif de nouveaux spécialistes reste inassouvie.
Une entreprise dépendante de Moderna?
Les experts estiment toutefois qu'après la vague actuelle d'Omicron, la normalité pourrait revenir. Le miracle économique du Haut-Valais est-il sur le point de se terminer? Pour Pierre-Alain Ruffieux, l'importance de la production de vaccins est à relativiser. «Lonza est très diversifié en termes de clients, assure-t-il. Outre Moderna, nous disposons de nombreux petits et moyens clients.»
L'entreprise a réalisé en 2021 un chiffre d'affaires de 5,41 milliards de francs, soit une augmentation de 20% par rapport à l'année précédente. Au final, le bénéfice s'élève à 677 millions de francs, affecté notamment par des provisions pour les coûts d'assainissement après des dommages environnementaux.
Lonza avance dans l'assainissement de sa décharge de déchets toxiques de Gamsenried, près de Brigue (VS). L'année dernière, le groupe a provisionné 285 millions de francs à cet effet.
La décharge s'étend sur une surface de 29 terrains de football et menace la nappe phréatique avec des substances nocives comme le mercure ou la benzidine. Pierre-Alain Ruffieux est convaincu que «les provisions suffisent pour la majeure partie des travaux».
Les travaux devraient débuter en 2023 ou 2024 et durer dix ans. Lonza a déjà installé par le passé des barrières et des pompes qui ont permis de réduire une grande partie des fuites de polluants. Malgré tout, ceux-ci peuvent être détectés jusqu'à environ trois kilomètres en aval.
Lonza avance dans l'assainissement de sa décharge de déchets toxiques de Gamsenried, près de Brigue (VS). L'année dernière, le groupe a provisionné 285 millions de francs à cet effet.
La décharge s'étend sur une surface de 29 terrains de football et menace la nappe phréatique avec des substances nocives comme le mercure ou la benzidine. Pierre-Alain Ruffieux est convaincu que «les provisions suffisent pour la majeure partie des travaux».
Les travaux devraient débuter en 2023 ou 2024 et durer dix ans. Lonza a déjà installé par le passé des barrières et des pompes qui ont permis de réduire une grande partie des fuites de polluants. Malgré tout, ceux-ci peuvent être détectés jusqu'à environ trois kilomètres en aval.
Le Valais en passe de devancer le Tessin
Le Haut-Valais a connu un développement économique que Pierre-Alain Ruffieux n'aurait sans doute jamais imaginé. Il y a quelques années encore, la région était en queue de peleton avec une faible croissance démographique et les revenus les plus bas de Suisse.
Le salaire des employés a par exemple connu une forte hausse. Ceux de Lonza gagnent en moyenne 1000 francs de plus par mois qu'un employé de bureau ou un artisan. Si cette évolution se poursuit, le Valais pourrait bientôt céder la lanterne rouge du canton aux revenus les plus bas au Tessin.
Plusieurs centaines de postes devraient s'ajouter d'ici 2024. Si la production de l'usine Lonza de Viège continue de tourner, le Haut-Valais peut s'attendre à un nouveau «coup de boost».