Le Swiss de Swisscom amené à disparaître?
Le Conseil fédéral va examiner une possible privatisation de Swisscom

Ces dernières semaines, des voix politiques se sont élevées pour demander la privatisation de Swisscom. Le Conseil fédéral y prête une oreille attentive. Il examinera cette question dans le cadre du contrôle de la stratégie du propriétaire.
Publié: 30.05.2024 à 06:03 heures
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Dernière mise à jour: 30.05.2024 à 06:57 heures
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Le président des Vert'libéraux Jürg Grossen ...
Photo: Keystone
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Sermîn Faki

Pendant des années, Swisscom est restée relativement loin des projecteurs, mais l'acquisition de Vodafone Italia l'a replacée au centre du débat politique. Après l'annonce de cet accord à 8 milliards, des politiciens de tous bords se sont mobilisés.

Le conseiller national UDC Franz Grüter veut par exemple interdire aux entreprises publiques comme Swisscom de faire des achats à l'étranger. Le président du PLR Thierry Burkart et son collègue des Vert'libéraux Jürg Grossen lorgnent plutôt vers une privatisation complète du fournisseur suisse de télécommunications. L'entreprise, cotée en bourse, est aujourd'hui détenue à 51% par la Confédération.

«Examen nécessaire»

Mais la surprise vient davantage du Conseil fédéral qui, de son côté, n'exclut pas une privatisation. Bien au contraire. «Le Conseil fédéral partage l'avis de l'auteur de la proposition selon lequel un réexamen de la stratégie du propriétaire est nécessaire», écrit-il dans sa réponse à une intervention du chef des Vert'libéraux Jürg Grossen. Et d'ajouter: «Le réexamen porte également sur les questions de privatisation ou de privatisation partielle de l'entreprise.»

Dans le cadre de l'examen de la stratégie du propriétaire, l'exécutif examinera également une privatisation, annonce-t-il. Avant de prendre une telle décision, il souhaite toutefois clarifier en détail les questions ouvertes concernant la garantie de l'approvisionnement de base ainsi que les intérêts de la politique de sécurité et la protection de l'infrastructure critique. Les résultats devraient être disponibles dans un an. 

Jürg Grossen voit dans cette réponse un «signe positif». «Une séparation nette entre les prestations de l'Etat dans le cadre du service universel et celles du marché privé est indispensable», dit-il. Pas seulement pour Swisscom, mais pour toutes les entreprises proches de l'Etat et appartenant à l'Etat.

Une affaire déficitaire sur le plan financier

Reste la question de savoir si une privatisation de Swisscom serait judicieuse. Les calculs de l'Administration fédérale des finances laissent planer un doute à ce sujet. La vente des 51% de parts de la Confédération à la valeur boursière actuelle rapporterait certes environ 13 milliards de francs à la caisse fédérale.

Mais dans le même temps, la Confédération perdrait des recettes annuelles de 581 millions de francs. C'est le montant des dividendes que Swisscom verse à l'Etat, rapporté par «CH Media». Et l'achat de Vodafone Italia pourrait même augmenter cette somme: à partir de 2026, la Confédération pourrait encaisser près de 680 millions de francs par an.

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