Le président de la Confédération Ignazio Cassis a d’abord été très clair pendant le WEF à Davos (GR)… avant de redevenir assez vague. «La passivité tolère la violation du droit et peut faire le jeu de l’agresseur», a déclaré le Ministre des affaires étrangères dans son discours, perçu alors comme radical. C’est pourquoi la Suisse se tient aux côtés de toutes les nations qui «n’assistent pas sans réagir à l’attaque de la Russie contre les fondements de la démocratie», a ajouté le politicien.
Ignazio Cassis a ensuite parlé de la «neutralité coopérative», un concept nouveau, mais que l’on a du mal à définir concrètement.
Une alliance entre États neutres
Ce flou artistique questionne également les parlementaires qui se réunissent ce lundi pour la session d’été. Le PS veut tenter de définir la «neutralité coopérative» selon sa compréhension.
Dans une intervention, les socialistes plaident pour une étroite collaboration avec les autres États neutres d’Europe. Au lieu que chaque nation fasse des offres de médiation de son propre chef, cette alliance devrait s’engager ensemble dans la promotion de la paix.
Un rôle de parade pour la Suisse
«La neutralité coopérative sonne bien, mais la Suisse doit déjà clarifier ce qu’elle veut obtenir exactement par ce biais, prévient le conseiller national PS Fabian Molina. Nous devons maintenant donner un contenu à cette notion au profit de la promotion de la paix.»
Avec la Finlande et la Suède, ce sont pourtant deux pays neutres qui veulent rejoindre l’OTAN. «Il n’y a plus beaucoup d’États non alignés sur le continent, reconnaît le Zurichois. Ils doivent unir leurs efforts, cela renforcerait leur poids.» L’Irlande, l’Autriche et la Suisse pourraient peser ensemble avec des États comme Chypre ou Malte. Mais préparer la voie pour cette union serait un rôle de parade pour la Suisse, pour Fabian Molina.
Un autre parti signale également son intérêt, plutôt prudent pour l’instant. Il s’agit du PLR, dont l’un des représentants, Damian Müller, conseiller aux États et spécialiste de politique étrangère, parle d’une «approche passionnante et digne d’examen». Une union entre les neutres comporterait toutefois le risque que les grandes puissances exercent davantage de pression sur ces États.
(Adaptation par Louise Maksimovic)