Au vu de la situation épidémiologique actuelle, le déroulement de la saison de ski est encore très incertain. Les remontées mécaniques seront-elles autorisées à fonctionner comme l’hiver dernier? Le certificat pourrait-il devenir obligatoire sur les pistes? Les restaurants trouveront-ils suffisamment de personnel qualifié? De nombreuses questions sont encore en suspens.
Nos voisins se montrent moins indécis. Le gouvernement français a validé lundi le protocole sanitaire qui sera en vigueur dans les quelque 250 stations de ski du pays, rapporte l’AFP. Il n’y aura pas de restrictions à proprement parler mais certaines précautions seront de mise. Le masque devra être porté lors des remontées et dans les files d’attente dès 11 ans.
La situation est bien différente en Autriche. Pour fréquenter les hôtels et sur les pistes, il faut être guéri ou vacciné. En plus de ces deux catégories de personnes, l’Allemagne permet également à celles testées de profiter des sports d’hivers. Dans certaines régions allemandes comme la Bavière toutefois, un test ne suffit plus.
Davantage de touristes français et italiens
En conséquence, est-ce que les Allemands et les Autrichiens vont venir passer leurs vacances d’hiver en Suisse? Le président d’HotellerieSuisse, Andreas Züllig, répond par la négative. «Les Allemands passent toujours leurs vacances de Noël à la montagne avec toute la famille», explique-t-il. Toutefois, en raison de l’évolution de la pandémie, ils seront plus prudents: «Cette année, ils resteront sans doute majoritairement chez eux et ne prendront pas de vacances», estime-t-il. En revanche, il prévoit que les touristes français et italiens ne se montreront pas aussi frileux.
L’état des réservations se présente bien: «De nombreux Suisses viendront skier chez nous plutôt qu’à l’étranger». Cet hiver encore, ce sont les Suisses qui permettront aux stations de ski de tourner. «Ils ont réservé plus tôt que normalement», se réjouit Andreas Züllig. Il est confiant: «Si le Covid ne nous met pas des bâtons dans les roues, ça devrait être une bonne saison».
Le manque de personnel pose problème
Le manque de personnel donne encore du fil à retordre aux restaurateurs et aux hôteliers. Beaucoup d’entre eux se retrouvent à diminuer leur offre ou à réduire les heures d’ouverture. «Je n’ai encore jamais vu ça», déplore le président d’HotellerieSuisse. Il a toujours été difficile de trouver des employés pour les bistrots de montagne, car les conditions de travail sont difficiles. «Mais que l’on doive aussi chercher du personnel qualifié en bas des stations, c’est nouveau», déplore-t-il.
Andreas Züllig ne pense pas que les travailleurs autrichiens ou allemands seront nombreux à venir en Suisse cette année: «Les hôteliers et restaurateurs ont les mêmes problèmes que nous et feront tout pour pouvoir garder leurs meilleurs éléments». Lui-même a pris ses précautions. Dans son hôtel Schweizerhof à Lenzerheide (GR), les 130 postes sont tous occupés. «Nous proposons à nos employés des contrats à l’année, c’est très attrayant pour eux», explique-t-il.
80% des employés vaccinés
En matière de vaccination, l’hôtellerie est plutôt bonne élève. 80% des employés de l’hôtellerie sont vaccinés – nettement plus que la moyenne nationale, selon une enquête pas publiée d’HotellerieSuisse, dont Blick a eu connaissance. «Dans notre milieu, les personnes non vaccinées doivent passer un test deux fois par semaine, les personnes vaccinées une seule fois», détaille Andreas Züllig. «Tous les collaborateurs travaillent avec un masque», réassure-t-il.
La réception de l’introduction du certificat Covid obligatoire est positive. «La requête est bien acceptée par la majorité des clients. Et pour nous, l’effort est limité. Nous contrôlons le certificat une fois seulement lors de l’enregistrement, c’est faisable», relate l’hôtelier.
Pourtant, l’imprévisibilité de l’évolution de la pandémie inquiète les hôteliers, comme le montre une évaluation d’HotellerieSuisse. L’association s’attend à un taux d’occupation moyen de 44% pour les mois de décembre 2021 à février 2022. Cela représente tout de même 7% de moins qu’avant l’arrivée du Covid.
(Adaptation par Jessica Chautems)