Piero Mazzoleni, vous êtes président de la plus grande organisation de protection des animaux du pays depuis une semaine maintenant. Allez-vous sortir l'association de la crise?
Je l'espère. Je pourrais vous promettre que j'en suis capable et que j'y arriverai. Mais il y a eu assez de beaux discours ces derniers mois. Ce que je veux aujourd'hui, c'est passer à l'action.
Qu'est-ce qui est le plus urgent à vos yeux?
Trois choses me viennent à l'esprit. La première: la confiance. Nous devons rétablir celle-ci à tous les niveaux. Et cela commence déjà au sein du comité directeur nouvellement élu. Les membres ne doivent plus travailler les uns contre les autres. Ils doivent tirer à la même corde, ensemble, pour la protection des animaux. Mais nous devons aussi regagner la confiance des quelque 70 sections. Et plus important encore, celle des donatrices et des donateurs.
Comment comptez-vous y parvenir?
Nous en arrivons au deuxième point: la transparence. Il nous en faut beaucoup plus! Jusqu'à présent, on ne savait pas vraiment ce que faisait le comité directeur au niveau national, ni comment se présentaient les finances, par exemple. Cela doit changer. Dès aujourd'hui, je veux instaurer une communication claire sur les décisions du comité central et rendre les processus et les chiffres internes publics. Cela implique aussi un effort du comité directeur pour établir un meilleur contact avec les sections locales et les membres.
Et le troisième point?
La crédibilité. La PSA doit à nouveau être considérée comme ce qu'elle était avant la crise: une organisation puissante qui s'engage pour le bien-être des animaux. Car c'est de cela qu'il s'agit, en fin de compte. La pression doit redescendre, les querelles doivent prendre fin. Toute cette négativité a énormément nui à notre mission première, la protection des animaux.
A quel point? Avez-vous observé une baisse des dons?
Je ne peux pas encore me prononcer clairement sur ce point. L'image a certainement beaucoup souffert de cet épisode. Mais je peux rassurer les donateurs: leur argent est uniquement utilisé dans l'intérêt des animaux.
Vous avez été le vice-président de Nicole Ruch, et en même temps l'un de ses opposants. Êtes-vous toujours en contact avec elle?
Nous nous sommes parlés au téléphone ces derniers jours. Nous voulons rester en contact. Ce n'était pas tant Nicole Ruch en tant que personne que je pointais. Ce qui m'importait, c'était que la PSA prenne un nouveau départ après toute cette agitation.
Lors de l'assemblée des délégués de la semaine dernière, Nicole Ruch n'a pas été la seule à être destituée. La conseillère nationale socialiste Martina Munz et l'ingénieur agronome Michel Roux ont aussi quitté le comité. Ces derniers s'étaient d'ailleurs livrés à une véritable bataille médiatique avec Nicole Ruch.
C'était une décision démocratique que j'accepte. Mais nous devons maintenant aller de l'avant. Le comité directeur a besoin de personnes capables de faire des compromis.
Lors de l'assemblée des délégués, vous avez déclaré vouloir être un président de transition. Combien de temps comptez-vous rester à la tête de l'association?
Je ne le sais pas encore. Mon objectif est de mettre en place une commission de recherche le plus rapidement possible. Des propositions pour un nouveau président ou une nouvelle présidente devraient en découler.
Cela ne semble pas encore très concret. On parle ici d'un mois, de six mois?
Donnez-moi un an. Ensuite viendra la prochaine assemblée ordinaire. La présidence pourra être renouvelée à cette occasion.
Est-ce que rester président est aussi une option?
Pas de panique. J'ai 72 ans: je ne vais certainement pas exercer cette fonction éternellement (rires).