Le futur président de la Confédération Ignazio Cassis donne le ton
«La vaccination obligatoire pourrait être nécessaire»

Le ministre des Affaires étrangères Ignazio Cassis succède à son collègue Guy Parmelin à la présidence de la Confédération pour 2022. Il nous confie ses impressions pour l'année à venir.
Publié: 09.12.2021 à 06:05 heures
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Dernière mise à jour: 09.12.2021 à 07:40 heures
Ignazio Cassis se réjouit de son élection en tant que prochain président de la Confédération.
Photo: AFP
Pascal Scheiber

Mercredi midi, l’Assemblée fédérale réunie a élu le conseiller fédéral PLR Ignazio Cassis à la présidence de la Confédération pour l’année 2022 avec 156 voix. Le ministre de la Santé socialiste Alain Berset sera vice-président et donc président en 2023. Ignazio Cassis est le premier président de la Confédération depuis plus de 20 ans de langue maternelle italienne, après Flavio Cotti, décédé il y a un an. Nous avons rencontré le magistrat après son élection.

Monsieur le conseiller fédéral, comment vous sentez-vous après cette élection?
Ignazio Cassis: C’est un grand honneur de pouvoir remplir cette fonction. Pas seulement en tant qu’individu, mais surtout pour la communauté linguistique que je représente ici à Berne. Pendant près d’un quart de siècle, la minorité italophone n’avait plus eu personne à ce poste. Je ressens l’honneur et la fierté de cette communauté linguistique. C’est un jour important pour moi.

Cela vous attriste-t-il que 30 parlementaires aient voté blanc?
Non, pas du tout. Je suis heureux d’avoir été élu dans la moyenne de tous les présidents. Cela me suffit.

Vous avez dit que l’on ne pourra sans doute pas mettre fin à la pandémie, mais que l’on pourrait mettre fin à la crise.
Oui, en faisant ce qu’il faut pour cohabiter avec le virus. C’est-à-dire en se protégeant et en se faisant vacciner, par exemple. Il faut se comporter de manière à éviter la transmission du virus. Et il faut aussi accepter que les gens puissent avoir des opinions différentes sans que cela pose forcément problème. Je suis très préoccupé par les difficultés que nous rencontrons aujourd’hui en Suisse en matière de pluralité d’opinions.

Vous allez alors donner des leçons aux citoyens de ce pays.
Je vais essayer d’expliquer avec mes mots, et avec mon bagage professionnel, pourquoi le Conseil fédéral a pris certaines décisions.

Comment comptez-vous vous y prendre? Vous êtes médecin, vous bénéficiez peut-être d’un peu plus de confiance qu’un politicien.
Grâce à mon expérience professionnelle, je connais le sujet et j’ai un vocabulaire différent de celui des autres conseillers fédéraux. Je pense donc que ma contribution pourra, de manière constructive, aider la population à mieux comprendre les décisions.

Est-il judicieux de décréter la vaccination obligatoire pour des groupes spécifiques de la société?
La vaccination obligatoire n’est pas en discussion en Suisse pour le moment. Mais en tant que médecin, je sais qu’une obligation de vaccination pourrait être nécessaire. Elle devra toutefois être proportionnée. Il faudra s’y résoudre si la situation épidémiologique l’exige, c’est une atteinte importante à la liberté individuelle. C’est pourquoi il faut trouver le bon équilibre. Pour l’instant, ce n’est pas nécessaire. Mais il y a eu, dans l’histoire, des maladies transmissibles qui ont conduit à des vaccinations obligatoires.

Vous attendez-vous à ce que l’on se dirige vers la vaccination obligatoire?
Non, je ne m’attends pas à ce que cela aille en ce sens pour le moment. Je ne veux tout simplement pas exclure cet outil a priori. Ce serait une erreur.

Adaptation par Jocelyn Daloz

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