Le dépouillement débutera le 7 juin. Migros annoncera le résultat à la mi-juin dans son magazine. Une majorité des deux tiers est nécessaire pour permettre la vente d'alcool. Le grand distributeur prévoit de vendre de la bière, du vin et des spiritueux à partir de 2023. Quant à l'adaptation des statuts, elle doit entrer en vigueur le 1er juillet. A l'avenir, Migros renoncerait uniquement à la vente de produits du tabac.
L'interdiction de l'alcool chez Migros, fondée en 1925, est en vigueur depuis 1928. Son fondateur Gottlieb Duttweiler l'a édictée pour protéger la santé publique et lutter contre «le tout-puissant secteur de l'alcool». Les «habitudes désastreuses en matière d'alcool» plongeaient les gens dans la pauvreté. L'alcoolisme était très répandu à cette époque en Suisse.
Gottlieb Duttweiler avait demandé aux délégués de se prononcer sur l'interdiction de vendre de l'alcool en 1948. Il avait été suivi par 52,4% des votants.
Désavantage concurrentiel
L'interdiction est également ancrée dans les statuts des coopératives régionales depuis 1983. Seul Genève fait figure d'exception.
Les coopératives des régions Genève, Neuchâtel-Fribourg et Aar n'ont pas émis de recommandation de vote. Les délégués de la FCM se sont déjà prononcés en faveur du changement. Depuis 1930, la situation sociale et les habitudes de consommation ont beaucoup changé en Suisse, estime la FCM pour justifier sa proposition.
Dans la lutte concurrentielle que se livre le commerce de détail, les partisans du changement considèrent que Migros souffre d'un désavantage concurrentiel majeur en se privant de vendre de l'alcool. Coop, Lidl, Aldi et le commerce en ligne sont sur les talons de Migros. Migros a déjà perdu sa place de numéro un du commerce de détail suisse au profit de Coop.
(ATS)