Le débat autour de la vaccination et des soins intensifs surchargés se focalise beaucoup, et à raison, sur le risque encouru par des personnes non-vaccinées et à risque contaminées par le Covid et leur risque d'y laisser la vie. On parle également beaucoup de la surcharge de travail du personnel soignant, de report d'opérations et de risque à terme de devoir avoir recours au triage.
Mais il existe également une autre variable, celle des coûts engendrés par un patient en soin intensif, un chiffre jusque là peu évoqué. La «Basler Zeitung» lève le voile ce mercredi: «ceux qui arrivent aux soins intensifs restent en moyenne 25 jours et coûtent plus de 100’000 francs» révèle dans les pages du quotidien bâlois le porte-parole de l’Hôpital universitaire de Bâle Nicolas Drechsler.
La majorité de ces frais est due à l’engagement important de l'effectif hospitalier: «un patient Covid nécessite beaucoup de personnel, notamment parce qu'il doit être tourné plusieurs fois par jour» détaille Nicolas Drechsler.
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Lorsque le département de la santé de Bâle-ville avait calculé le coût initial de la prise en charge d’un patient en unité de soin intensif, le montant s’élevait à 87’000 francs. Cela signifie que le séjour des malades s’est entre-temps considérablement allongé. Le variant Delta est plus agressif que les versions précédentes: près d’un tiers des patients Covid des hôpitaux régionaux passe par les soins intensifs, bien plus que lors de la vague de l’hiver dernier, rapporte la Basler Zeitung. Si le nombre de personnes sans antécédents qui se retrouvent à l’hôpital est en augmentation, comme l’avertit l’Office fédéral de la santé, la majorité des patients continue à appartenir à la catégorie des plus de 60 ans, avec certaines prédispositions.
Parmi les 30 patients actuellement hospitalisés à Bâle, 12 sont en soins intensifs. Ils sont majoritairement originaires d’Europe du Sud-Est et tous sont non-vaccinés. Face à cette «vague des non-vaccinés», certains en appellent à la responsabilisation des personnes réfractaires. Natalie Rickli, conseillère d'État UDC à Zurich, va jusqu'à dire que les non-vaccinés devraient renoncer à leur droit aux soins. D’autres estiment qu’ils devraient être obligés de payer une partie de leur prise en charge, ce que le directeur de la santé bâlois Lukas Engelberger rejette catégoriquement. Le Conseil fédéral risque fort de décréter une extension de l'utilisation du certificat Covid.