La situation sanitaire continue de s'aggraver: l'Office fédéral de la santé publique (OFSP) a ainsi annoncé jeudi plus de 19000 nouvelles contaminations sur les dernières 24 heures. Un nouveau record. Mais malgré les demandes de certains cantons (notamment Lucerne et Genève) de prendre le taureau par les cornes, le ministre de la Santé, Alain Berset, ne veut pas agir pour l'instant. Le prochain paquet de mesures, y compris des fermetures, est prêt, a-t-il ainsi fait savoir via Twitter.
Ouvert à des durcissements
Interrogé par Blick, le président du Parti libéral-radical (PLR), l'Argovien Thierry Burkart, salue les hésitations du Conseil fédéral. «Nous devons prendre une décision basée sur des faits, car pour l'instant nous ne savons pas encore si le variant Omicron entraînera un besoin important de places aux soins intensifs», dit-il. Actuellement, environ 37% des places de soins intensifs sont occupées par des patients Covid. On ne peut pas encore savoir combien d'entre eux le sont à cause d'Omicron.
Mais si l'évolution devait s'aggraver, le chef du PLR se montre ouvert à des durcissements. «Si le nombre d'hospitalisations grimpe, nous pouvons apporter notre soutien avec l'armée, dit-il. Mais si une surcharge généralisée des hôpitaux se dessinait, nous devrions agir.»
Pour Thierry Burkart, des restrictions pour des manifestations ou des rassemblements de personnes entreraient alors en ligne de compte. Mais avec une limite, à ses yeux: «Nous devons empêcher un lockdown généralisé.»
Ne pas punir les personnes vaccinées
Mais Thierry Burkart souhaite également agir à un autre niveau: celui du triage des patients. «Il ne faut pas laisser les médecins seuls face à la problématique du triage, nous devrions régler cette question par la loi», déclare le président du PLR. En effet, selon les directives actuelles, ni le type de maladie (Covid ou non) ni le statut vaccinal ne doivent jouer un rôle dans la décision de triage.
Le législateur devrait se pencher sur cette question, estime Thierry Burkart. «Les personnes atteintes de Covid dans les services de soins intensifs sont en grande majorité des personnes non vaccinées - et ces cas pourraient être évités!» Il est convaincu que si davantage de personnes étaient vaccinées et boostées, la problématique des unités de soins intensifs surpeuplées ne se poserait même pas.
Il faudrait donc éventuellement fixer dans la loi «que celui qui ne répond pas à l'appel à la vaccination dans un certain délai renonce au droit à une place en soins intensifs en cas de manque de capacité». Pour Thierry Burkart, il est en effet clair que «l'on ne peut pas toujours punir les personnes vaccinées, qui ont apporté leur contribution dans la lutte contre la pandémie. Si les unités de soins intensifs sont pleines, les personnes non vaccinées doivent passer derrière.»
(Adaptation par Yvan Mulone)