Décidément, le climat au sein du Département de la défense, de la protection de la population et des sports (DDPS) ne connaît pas d'accalmie. Après la parution lundi d'un rapport explosif sur les dysfonctionnements au sein de l'entreprise d'armement RUAG, voilà qu'on apprend mardi que le département a dû braver deux autres tempêtes au mois de janvier.
En cause: les démissions successives du chef du Service de renseignement de la Confédération Christian Dussey, annoncée à l'interne le 20 janvier, et – surtout – du chef de l'armée Thomas Süssli, qui en a informé le département de sa décision à la fin du mois. En l'espace de quelques semaines, le DDPS a donc perdu deux de ses figures centrales.
Le Conseil fédéral mis au courant mardi
Ces annonces ont beau avoir secoué le DDPS, celui-ci n'a pas jugé utile d'en informer le Conseil fédéral. Plusieurs sources confirment à Blick que les Sept sages ont été mis au courant de la nouvelle quelques heures seulement avant son officialisation.
Viola Amherd a-t-elle dissimulé l'information jusqu'à mardi? Quelles sont les réflexions qui ont motivé ce silence? Faut-il y voir une crainte de répercussions politiques négatives? Rien de tout ça, martèle-t-on en interne: ce sont simplement des procédures administratives normales qui prennent du temps. Quant aux raisons de ces départs, elles restent pour l'heure inconnues.
Le Conseil fédéral a fait savoir qu'il discuterait mardi de la situation au DDPS. Il faut dire que ces démissions interviennent au pire moment: dans très exactement trois semaines, l'Assemblée fédérale élira le successeur de Viola Amherd, qui a annoncé sa démission le 15 janvier dernier.
Le successeur de Viola Amherd va devoir recruter
Le Centre a proposé vendredi les candidatures du Saint-Gallois Markus Ritter et du Zougois Martin Pfister, deux candidats questionnés à maintes reprises sur leur volonté ou non de maintenir Thomas Süssli à la tête de l'armée. Maintenant bien sûr, cette question n'est plus d'actualité. Il se pourrait même qu'elle ne l'ait jamais été: le départ annoncé de Viola Amherd ayant peut-être joué un rôle dans la décision du chef de l'Armée de s'en aller.
Le candidat qui remportera la course au Conseil fédéra aura la lourde tâche de résoudre les nombreuses crises que traverse actuellement le DDPS. Il devra ainsi trouver de nouvelles personnes pour diriger l'armée et le Service de renseignement de la Confédération.
Mais jusqu'au 31 mars, c'est Viola Amherd qui est en fonction. Et ses derniers jours s'annoncent pénibles. Les annonces de mardi ont créé de nombreux remous, non seulement au DDPS, mais également sous la coupole. La ministre sortante est critiquée pour son manque de transparence et certains craignent que ces départs ne cachent des problèmes encore plus profonds. Un chose est sûre: son successeur aura du pain sur la planche.