Un cas d'abus sexuel présumé d'un prof de théologie à l'Université de Lausanne (UNIL), qui débouche sur un arrangement financier secret à 100'000 francs entre l'Église évangélique réformée vaudoise (EERV) et l'État de Vaud pour effacer la dette d'un étudiant et étouffer l'affaire. C'est une histoire discrète, venue de la fin des années 1990, que dévoile l'agence de presse spécialisée Protestinfo ce mercredi 10 juillet dans les colonnes du «Temps».
La somme évoquée constitue la bourse d'études accordée à l'époque par l'État de Vaud à un aspirant pasteur pour son passage à la faculté de théologie. Apprenant l'agression sexuelle qu'aurait subie son épouse, alors étudiante, de la part du réputé professeur, il aurait fait part de sa volonté de ne pas payer sa créance, sous peine d'ébruiter l'affaire. Un document fourni par l'EERV à Protestinfo indique effectivement que l'État a renoncé à ce remboursement «sur la base de motifs juridiques».
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Le théologien réfute
D'autres cas d'abus de ce même prof sont évoqués dans l'enquête parue dans «Le Temps». Notamment des notes de jeunes femmes revues à la hausse en échange de relations intimes. Le professeur à la retraite, toujours pasteur auprès de l'EERV, nie tout acte illicite et évoque des «rumeurs malveillantes». Aucune plainte pénale n'a visiblement été déposée à son encontre.
Si cette histoire réapparait, c'est que des témoins ont accepté de se livrer après la décision des Églises réformées suisses de renoncer à la proposition de réaliser une étude nationale sur les abus sexuels. Interrogé par la RTS, le vice-président du Conseil synodal de l'EERV Vincent Guyaz remet la charge de responsabilité sur l'État de Vaud dans cette affaire. Pour lui, il y a malentendu sur la volonté des Églises réformées de ne pas enquêter sur les abus en leur sein.