L'article de Blick avait créé l'indignation, la semaine dernière: alors que les deux chambres fédérales ne voulaient rien entendre d'une compensation intégrale de l'inflation pour les rentiers AVS, le bureau du Conseil des États lançait l'initiative parlementaire «Compensation du renchérissement et prévoyance des députés».
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En somme, pas d'argent pour les retraités, mais pour les parlementaires, oui. Une augmentation substantielle (4240 francs pour le Conseil national, 4560 francs pour les États) qui avait également été bien accueillie par le bureau du Conseil national.
Mais le projet a du plomb dans l'aile avant même que le Parlement n'ait eu à se déterminer sur le sujet. Après l'UDC, qui s'est opposée dès le départ à cette hausse des salaires, c'est le PLR qui ne veut plus en entendre parler. Le groupe parlementaire libéral-radical juge qu'une telle décision serait «irresponsable». «Ce serait un signe incompréhensible du Parlement», explique Thierry Burkart, président du parti. Philippe Nantermod, vice-président et chroniqueur à Blick, va dans le même sens.
«Nous devons montrer l'exemple»
Du côté du Centre aussi, on voit mal comment cette demande pourrait aboutir. «Après avoir refusé la compensation intégrale de l'inflation pour l'AVS et l'AI, je ne vois aucune raison qu'il en aille différemment pour nous, les parlementaires», concède le chef du groupe, Philipp Matthias Bregy.
Le Haut-Valaisan n'est pas seul à avoir cette position du côté du Centre, explique-t-il à Blick: les réactions qu'il a pu recueillir vont toutes dans le même sens. «Nous devrions montrer l'exemple», résume le conseiller national.
Les autres groupes ne se sont pas encore penchés sur la question, mais l'issue des débats ne fait guère plus de doute. Les parlementaires ne devraient pas pour autant se retrouver sur la paille, comme le montre notre analyse détailler dans le porte-monnaie des élus.