Les fonctionnaires bernois pourraient travailler moins. Deux membres du Parti socialiste (PS), Andrea Zryd et David Stampfli, veulent charger le Conseil d'État bernois de réduire le temps de travail des employés du canton de 42 à 38 heures par semaine. Et ce pour le même salaire, demandent-ils dans une intervention parlementaire.
Les deux députés justifient leur motion par le fait que de plus en plus d'États et d'entreprises réduisent le temps de travail hebdomadaire. À Bâle-Ville, une motion similaire pour une semaine de 38 heures a déjà obtenu une majorité. Le Conseil d'État examine actuellement les conséquences financières d'une telle réduction du temps de travail.
L'Islande et le Royaume-Uni montrent l'exemple
Le duo bernois du PS est d'ores et déjà certain que les aspects positifs l'emportent. «L'Islande a déjà testé une semaine de quatre jours entre 2015 et 2019, explique Andrea Zryd. Et sur la base des bonnes expériences, l'Islande a ensuite introduit la semaine de 35 heures pour tous en 2021.»
Au Royaume-Uni aussi, de nombreuses entreprises ont testé la semaine de quatre jours l'année dernière et la plupart d'entre elles ont entre-temps introduit définitivement la semaine de travail raccourcie en raison des bonnes expériences recueillies, avancent les deux élus socialistes.
Des groupes comme le géant japonais de l'électronique Panasonic et la multinationale de l'alimentation Unilever ont également découvert la semaine de quatre jours. Plusieurs entreprises suisses ont par ailleurs réduit leur temps de travail, y compris dans le canton de Berne.
En juillet dernier, les cliniques privées Siloah ont franchi le pas en baissant la charge hebdomadaire de leur service de soins à 40 heures. Dès l'année prochaine, les collaborateurs devraient même profiter d'une semaine de 38 heures. Et chez SH Elektro Telematik GmbH à Spiez (BE), la semaine de 35 heures est en vigueur depuis septembre 2022.
Montrer l'exemple des effets positifs?
Pour les deux socialistes, il est clair que la réduction du temps de travail profite aussi bien aux entreprises qu'aux collaborateurs. Chez ces derniers, le stress au travail diminue, ce qui est bénéfique pour la santé, et la satisfaction augmente. La réduction du temps de travail permet en outre de mieux concilier vie professionnelle et vie familiale.
La réduction du temps de travail hebdomadaire augmente l'attractivité des entreprises en tant qu'employeurs, ce qui ne devrait pas être sous-estimé en ces temps de pénurie de main-d'œuvre qualifiée, estime David Stampfli. La plus grande satisfaction des collaborateurs aurait en outre un effet positif sur la productivité.
«Nous sommes d'avis que le canton aurait tout intérêt à montrer l'exemple de manière positive. Après tout, il a une fonction de modèle», explique Andrea Zryd. En outre, le manque de personnel qualifié se ressent: «Si le Canton ne prend pas des mesures à temps, Berne aura bientôt un problème pour trouver du personnel qualifié.» Ainsi, le Canton aurait tout intérêt à abaisser le temps de travail hebdomadaire à 38 heures pour rentre les emplois proposés davantage attractifs – et à créer les postes supplémentaires éventuellement nécessaires.
Important pour les soins
«Je ne pense toutefois pas qu'il faille créer beaucoup plus de postes. En tout cas, une étude réalisée en Grande-Bretagne ne va pas dans ce sens, déclare encore Andrea Zryd. Mais dans le domaine des soins, par exemple, il serait souhaitable que le travail soit réparti sur davantage d'épaules.»
Et dans le canton de Berne, on serait prêt à embaucher plus de personnel soignant – mais on ne trouve guère de main-d'œuvre. «Avec des horaires de travail réduits, on peut au moins espérer que la situation du personnel s'améliore», souligne la socialiste.