Le vol LX7355 de Tel Aviv à Zurich mardi soir n'était pas n'importe quel vol de ligne. Il transportait plus de 200 Suisses et Suissesses qui ont fui l'enfer de la guerre en Israël. L'Airbus A321 de la compagnie aérienne Swiss, mandaté par le Département fédéral des affaires étrangères (DFAE), s'est posé sur le sol suisse à Zurich avec près d'une heure de retard.
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Pour la st-galloise Ursula Bernet, 75 ans, cet atterrissage marque la fin d'une longue série d'angoisses. Elle a enfin pu retrouver son frère, sain et sauf à son arrivée à l'aéroport. Les nuits sans sommeil, les inquiétudes profondes et les maux de tête sont désormais derrière elle. «J'avais tellement peur pour lui», confie la cadette à Blick dans le hall d'accueil de l'aéroport.
Larmes et champagne à l'arrivée
Les larmes ne cessent de couler sur les joues de cette femme de Suisse orientale. Dans un sac en papier, deux bouteilles de champagne tintent. Le retour de son frère doit être fêté.
Un grand nombre de parents, d'amis et de connaissances de voyageurs israéliens s'amassent aux côtés d'Ursula. Leurs regards se tournent sans cesse en direction des douanes. Ils n'attendent qu'une chose: voir leurs proches passer les portes coulissantes.
Un état «catastrophique» dû au stress et à l'angoisse
La Zurichoise Zoë Rappaport trépigne aussi d'impatience. La jeune femme est venue accueillir ses parents. Sa mère avait prévu de rester un mois et demi en Israël. Après trois jours seulement, la voilà déjà de retour. Zoë Rappaport était dans un état «catastrophique» ces derniers jours, rongée par l'inquiétude.
Lorsque les premiers arrivants pénètrent dans le hall d'accueil, beaucoup d'entre eux sont étonnés. Ils ne s'attendaient pas à voir autant de monde. Les médias ont également répondu présents en masse.
«Nous n'avons pas mis les pieds dehors»
«Je crois que je n'ai jamais été aussi stressée, même pour mon propre mariage», confie Ursula Bernet à Blick. La retraitée ne peut s'empêcher de rire à sa propre blague. Peu après, son frère fait son entrée dans le hall d'arrivée. Il regarde autour de lui, surpris.
Sa sœur lui saute alors au cou. Elle serre son frère aîné contre elle. Après cet élan d'émotion, il rassure la cadette: «Tout s'est bien passé. Nous avions une belle maison. Nous n'avons simplement jamais mis les pieds dehors – comme pendant la pandémie.» Sur ce, il s'éloigne rapidement. L'homme fuit les flashs et les caméras.
Un peu plus loin, Zoë Rappaport prend sa mère dans ses bras. Son visage reflète le bonheur de cette étreinte. Sa mère Michelle raconte ce qu'elle a vécu ces derniers jours au milieu de la guerre: «Le bruit des sirènes résonne toujours dans nos têtes. Dans les rues, on avait peur de tout le monde.» Elle quitte Israël avec des «sentiments mitigés». Cette guerre qui s'annonce longue et pénible l'attriste.
«Tous les signes annoncent une escalade»
Elle n'est pas la seule dans ce cas. Le secrétaire général de la Fédération suisse des communautés israélites (FSCI), Jonathan Kreutner, se félicite pour sa part que ses paroles aient fait bouger les choses. Dimanche dans Blick, il critiquait l'inaction du DFAE. Le Département des Affaires Etrangères a finalement pris des mesures après ses déclarations. Après le vol de mardi soir, un autre avion de Swiss doit décoller mercredi de Tel Aviv en direction de Zurich.
«La collaboration avec le DFAE est désormais très bonne», déclare le secrétaire général en faisant l'éloge de la Confédération. D'une part, il se réjouit que des Suisses désireux de quitter leur pays aient pu rentrer chez eux. Il n'est pas pour autant serein face à l'avenir. «Je ne suis pas prophète et malheureusement pas non plus optimiste. Tous les signes annoncent une escalade.»