L'analyse de Blick sur l'après-Berset
Bataille rangée entre partis en vue des élections fédérales de fin d'année

Les Vert-e-s étaient au courant du départ du ministre de l'Intérieur Alain Berset à la fin de l'année, et le parti a déjà annoncé qu'il faudrait compter sur lui aux élections fédérales. Comment réagissent les autres groupes parlementaires? Blick fait le point.
Publié: 22.06.2023 à 18:21 heures
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Dernière mise à jour: 22.06.2023 à 18:22 heures
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Le ministre de l'Intérieur, Alain Berset, va ranger son chapeau.
Photo: keystone-sda.ch
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Pascal Tischhauser

Pour le PS, l'annonce du départ d'Alain Berset a été une surprise. Certes, le groupe parlementaire du Palais fédéral savait depuis longtemps qu'il partait. Mais le parti aurait souhaité que son conseiller fédéral n'annonce qu'en automne qu'il quitterait son poste à la fin de l'année.

Le PS n'a donc pas été particulièrement heureux que le Fribourgeois fasse savoir si tôt dans l'année qu'il raccroche.

Les Vert-e-s déjà tournés vers les élections de l'automne

Les Vert-e-s aussi étaient informés à l'avance du départ d'Alain Berset. Ils ont en tout cas eu suffisamment de temps pour préparer un communiqué de presse promettant d'être de la partie aux prochaines élections du Conseil fédéral. Reste à savoir s'ils se présenteront contre le PS. On dit que Balthasar Glättli, président du parti, s'y refuse.

Pour l'instant, les pronostics les placent très minoritaires dans les intentions de vote, contrairement au PS. Actuellement, ce sont des Alémaniques qui sont pressentis pour la succession d'Alain Berset. En particulier le Grison Jon Pult, le Bernois Matthias Aebischer et le conseiller d'État bâlois Beat Jans.

En revanche, le conseiller aux États Daniel Jositsch s'est rendu si impopulaire avec sa candidature (non désirée par le parti) à la succession de Simonetta Sommaruga que ses chances de figurer parmi les prétendants sont minces.

Le PS aurait tout intérêt, selon de nombreux observateurs, à présenter deux femmes. Plusieurs noms sont cités, comme celui de Flavia Wasserfallen.

Les Vert'libéraux espèrent atteindre 10%

Si les Vert'libéraux progressent comme prévu lors des élections fédérales, ils pourraient eux aussi se positionner en décembre. «Si les Vert'libéraux dépassent les 10% de l'électorat et que nous gagnons en même temps un siège au Conseil des États, nous revendiquerons» le siège du partant, indique ainsi Jürg Grossen, le chef du parti.

Si ce n'est pas le cas, les Vert'libéraux attendront des résultats électoraux des Vert-e-s et du PS en automne pour savoir qui ils soutiendront.

L'UDC et le PLR pour la concordance, Le Centre attend de voir

Mais le chef du groupe UDC, Thomas Aeschi, ne partage pas cet avis. Si le PS reste le deuxième parti, ou même la troisième, il aura toujours droit à deux sièges, selon lui.

Le chef du PLR, Thierry Burkart, souligne lui aussi: «Nous nous en tenons à la formule magique», selon laquelle les trois plus grands partis obtiennent chacun deux sièges, et un seul pour le quatrième. À l'heure actuelle, le PS a droit à deux sièges.

Le chef du groupe parlementaire du Centre, Philipp Matthias Bregy, ne semble pas plus inquiet que ça, lui non plus, alors même que sa formation est justement celle qui se trouve actuellement en 4e position sur l'échiquier politique suisse. Pour lui, les élections générales sont surtout l'occasion de repenser la répartition des sièges.

Un autre Romand va-t-il partir ?

Il n'est toutefois pas encore certain que Guy Parmelin ne parte pas lui aussi. Si l'autre Romand du Conseil fédéral se retire, les cartes seront redistribuées, laissant la voie libre aux candidats romands du PS. Comme par exemple Roger Nordmann, qui est encore chef du groupe au Parlement, mais en quittera la présidence pour intégrer la commission d'enquête parlementaire sur Credit Suisse.

Avec une deuxième démission, la répartition des départements pourrait également devenir plus passionnante en décembre. Certains observateurs prêtent à Ignazio Cassis des intentions de retour au Département de l'intérieur (DFI).

Mais le DFI devra faire face à des votes difficiles sur les retraites en 2024. L'ancien président de la Confédération veut-il s'imposer cela? Pas sûr. Il est donc probable que le DFI reste entre les mains du PS. Il n'est pas exclu qu'Élisabeth Baume-Schneider, assistante sociale de formation, y fasse un séjour.

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