C’est sur les réseaux sociaux que Florence Wibring a fait la connaissance de l’alpiniste Niklas Wibring, qui deviendra plus tard son mari. Le Suédois était alors en train de planifier sa prochaine randonnée en montagne en Corse. Mais comme il ne parle pas le français, la Suissesse lui a proposé en plaisantant de l’accompagner et de lui servir d’interprète.
La plaisanterie est devenue sérieuse: au début de l’été 2018, l’employée de commerce a rencontré le Suédois pour la première fois et a voyagé avec lui pendant une semaine en Corse. «C’était pour ainsi dire un rendez-vous à l’aveugle, et le courant est vite passé entre nous», raconte la Soleuroise de 49 ans dans un entretien à Blick.
Une relation faites de compromis
En octobre 2018, Florence s’est rendue pour la première fois chez Niklas, dans son appartement dans la ville de Jönköping, en Suède. La Suissesse et le Suédois se sont vite aperçus qu’ils s’entendaient bien et ont imaginé un avenir commun. «Il rêvait d’avoir sa propre maison avec beaucoup de terrain. Nous avons donc planifié cela pour nous en Suède. En Suisse, une telle chose ne serait pas possible», explique la mère de deux filles désormais adultes.
La résidente de Derendingen souhaitait toutefois rester dans son canton de Soleure jusqu’à ce que sa fille cadette termine son apprentissage. C’est ainsi que Niklas et Florence Wibring ont d’abord entretenu une relation à distance. Mais le Suédois a lui aussi dû faire des compromis par amour. «Il est allergique aux chiens et savait dès le début que je ne pourrais vivre sans les miens», rigole celle qui est engagée comme protectrice auprès des animaux.
Elle a recueilli neuf chiens de refuges, chez elle en Suisse, et tous vivent désormais avec eux en Suède.
Une confiance sans limite pour la maison
Niklas Wibring, vitrier indépendant, était responsable de la recherche et de l’achat du terrain à l’emplacement adéquat et a dessiné les plans de la maison commune pendant que la Suissesse planifiait son déménagement de Derendingen.
«Je lui ai fait entièrement confiance. Il s’y connaît mieux que moi. Et puis, nous avons toujours échangé par appels vidéo», explique Florence.
Isolé dans une forêt près d’Idhult (sud de la SUède), le couple a pu acquérir 16’000 mètres carrés de terrain pour environ 30’000 francs et commencer la construction de leur maison en 2019. «Ici, tout est si paisible et calme. Si je ne le veux pas, je ne vois personne pendant des jours et je ne suis entourée que de nature», s’enthousiasme l’expatriée. Les Wibring possèdent également une petite parcelle de terrain avec une plage de sable au bord du lac Öasjön.
Des obstacles à cause du Covid
Le couple voulait construire sa maison ensemble. Mais Niklas a dû s’en charger lui-même en raison de la pandémie de coronavirus, car il n’était plus vraiment possible de voyager. Après son mariage en Suisse en juin 2019, il a continué à vivre seul dans la maison commune pendant deux ans. «Mon mari a consacré beaucoup de temps à la construction de notre foyer et a toujours travaillé sur le chantier à la fin de ses journées et pendant les week-ends», développe l’épouse.
Florence a ainsi pu emménager avec ses neuf chiens. Achevée fin juin 2021, la confortable maison traditionnelle en bois à un étage comprend une cuisine, un salon avec une cheminée et une chambre avec dressing et salle de bains. Une autre pièce sert de bureau et de chambre d’amis. Le mari a même construit une douche pour les chiens, clôturé le terrain et bâti son propre atelier.
Intégration et communication
En peu de temps, la Suissesse s’est déjà bien intégrée en Suède et comprend assez bien la langue. «Mais j’ai encore du mal à parler. C’est pour ça que j’aimerais suivre une école de langues. Mais cela a aussi été retardé par la pandémie, car j’ai dû attendre longtemps avant d’obtenir mon permis de séjour», explique la Soleuroise.
Mais comme elle communique en anglais avec son mari et que tout le monde connaît la langue de Shakespeare en Suède, la barrière linguistique ne pose pas vraiment de problème.
Petite ferme et maison d’hôtes en projet
La prochaine étape pour le couple est de construire une maison d’hôtes où les filles de Florence ou sa mère pourront venir passer leurs vacances et qu’ils loueront également aux personnes qui ont des chiens: «Je sais à quel point les vacances avec des animaux peuvent être difficiles. Ici, c’est le paradis des chiens!»
Le couple planche également sur d’autres logements au bord du lac qu’il pourrait louer. Niklas et Florence veulent encore construire des bains publics avec un ponton pour les bateaux, sur leur propre plage. Dès que la dernière neige aura fondu et que le temps le permettra, le couple veut créer un potager et acquérir des cochons, des poules et des ânes.
«Nous aimerions avoir notre propre petite ferme et nous nourrir de plus en plus avec notre propre jardin», explique cette Suissesse qui aime les animaux et la nature. Le trajet en voiture jusqu’à la grande ville la plus proche, Gränna, où se trouvent de nombreux magasins, dure environ 20 minutes. «Je préfère faire mes achats dans les fermes des environs», souligne Florence Wibring.
Des températures basses en hiver et de longues soirées d’été
La Suissesse se promène jusqu’à quatre heures par jour avec ses chiens dans les vastes forêts ou au bord du lac. «C’est un peu comme en Suisse, mais en beaucoup plus grand et plus loin. Rien que pour aller à notre boîte aux lettres, je dois marcher deux kilomètres», raconte-t-elle.
Elle s’accommode bien du climat et de l’obscurité précoce. «Moins 18 degrés ici, c’est plus agréable pour moi que zéro degré en Suisse. Il n’y a pas de brouillard ni d’humidité.»
Si, en hiver, il fait déjà nuit l’après-midi dans sa nouvelle patrie, les longues soirées d’été compensent cette privation: «Les soirées d’été sur la plage de sable fin sont un rêve éveillé!»
Adieu à la famille et aux amis
Florence Wibring ne pense pas à un retour en Suisse. Elle a trouvé son bonheur en Suède et vit son rêve avec son mari et ses chiens. Seuls ses filles, sa mère et ses amis lui manquent: «C’est toujours difficile de leur dire au revoir. Mais avec la maison d’hôtes, la famille et les amis viendront certainement plus souvent chez nous.»
Le trajet en voiture jusqu’à l’aéroport de Göteborg dure environ deux heures depuis le petit village d’Idhult. «D’ici à Derendingen, le voyage dure huit heures, de porte à porte.»
La Soleuroise vient de passer un week-end prolongé en Suisse et a profité des températures printanières. «Je commence à me languir du printemps», sourit-elle, alors que quelques flocons de neige tombent à nouveau sur la Suède.
(Adaptation par Matthias Davet)