Jun-en Jirawat, 41 ans, a perdu son logement. La violente tempête qui s’est abattue lundi sur La Chaux-de-Fonds (NE) a fortement endommagé son appartement. Là où se trouvait auparavant son foyer, il n’y a désormais plus que chaos et désolation. Jun-en Jirawat, qui tient un restaurant thaïlandais dans la ville horlogère, n’était pas présent quand la tempête a arraché son toit. En déplacement à Paris ce lundi, il a été informé de la catastrophe par l’un de ses cuisiniers. «J’ai alors annulé mon voyage et je suis rentré immédiatement», raconte-t-il.
Le restaurateur dort désormais dans le garage
Ce n’est que le lendemain de la tempête que Jun-en Jirawat a pu se faire une première idée de la situation. «Je n’ai pas encore eu le temps de regarder en détail tout ce qui me manque. Ce qui est sûr, c’est que la tempête a emporté des vêtements et de l’argent.» Le choc est grand pour le restaurateur: «Tout cela est très triste, mais je suis en vie. J’ai eu de la chance.» Jun-en Jirawat attend désormais que des spécialistes viennent sécuriser le toit. «Pour le moment, nous avons une belle terrasse», ironise-t-il.
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Mercredi, une structure métallique doit être installée, explique le restaurateur. «J’espère pouvoir réintégrer les lieux d’ici à trois à quatre mois.» L’ampleur des dégâts n’a pas encore été évaluée, explique-t-il. Mais heureusement, il est assuré. Jun-en Jirawat souhaite tout de même rester sur place et passer la nuit dans une pièce de son garage. Sa femme et ses parents, qui sont en visite, dormiront à l’hôtel.
Nuit blanche après la tempête
La tempête a également touché la maison de Marie-Claire Pétremand-Piguet, 62 ans, qui a d’abord cru à l’arrivée d’un orage «ordinaire». Elle s’est donc rendue dans son jardin pour couvrir les salades à l’aide d’une bâche. «Puis, lorsque j’ai rouvert la porte pour rentrer, un fort coup de vent s’est abattu sur moi. Au début, je n’arrivais pas à refermer la porte. J’ai vraiment dû rassembler toutes mes forces pour y arriver.»
La tempête a alors éclaté – et avec elle le chaos: des fenêtres ont été brisées, le vent a arraché des parties du toit et une cabane dans le jardin a été détruite. «C’était terrible. On ne voyait plus rien dehors, tellement l’orage était fort. On avait l’impression que la maison allait aussi être emportée.»
La nuit qui a suivi, Marie-Claire Pétremand-Piguet n’a pas pu dormir. «Je n’arrêtais pas de penser au vent, à toutes ces images, aux arbres et au toit arraché.» Il lui faudra sans doute encore du temps pour se remettre complètement du choc. «Je suis triste et j’ai peur pour l’avenir.»
Un «coup de vent monumental»
Nicole Matthey, 63 ans, doit, elle aussi, digérer l’épisode. La bibliothécaire de La Chaux-de-Fonds se souvient d’un «coup de vent monumental». Tout s’est envolé. «Cela a duré environ cinq minutes.» Nicole a vu des arbres être déracinés et des tuiles s’envoler. Maintenant, elle aussi, est occupée à tout remettre en ordre. «Nous devons encore couvrir le toit pour rester au sec.»
La bibliothécaire est néanmoins convaincue qu’elle s’en est bien tirée. «Nous avons encore eu de la chance. Dans le cas d’autres maisons, les dégâts sont bien pires.» Nicole Matthey n’aurait jamais pensé qu’une tempête laisserait un tel chaos en si peu de temps. «On voit à présent que les catastrophes n’arrivent pas seulement ailleurs, mais qu’elles sont aussi possibles chez nous. Ce ne sont pas des images qu’on ne voit qu’à la télévision.»
Les sinistrés de La Chaux-de-Fonds doivent désormais faire face à de longs travaux de déblaiement et de réparation. Toutefois, Nicole Matthey estime qu’elle peut compter sur son entourage: «La solidarité est grande. Tout le monde donne un coup de main.»