La petite ville de Djanet, une oasis au sud-est de l'Algérie, est devenue une destination touristique en vogue, attirant des visiteurs tant pour ses peintures et gravures rupestres, que pour l'exploration du désert du Sahara. Vendredi dernier, la petite ville a été le théâtre d'un crime brutal: une touriste suisse a été attaquée au couteau et tuée en plein jour sur la terrasse d'un café.
Le Département fédéral des affaires étrangères (DFAE) confirme «la mort violente d'une ressortissante suisse le 11 octobre». Selon «20 Minuten», il s'agirait d'une femme de 57 ans originaire de Klosters dans les Grisons. Une habitante du quartier déclare au média: «Je n'arrive plus à bien dormir et je pense toujours à cette pauvre femme et à sa fille, qui était également présente.»
Apparemment, la victime était très active dans la commune, membre du club de gymnastique et d'un groupe de danse en ligne. Elle se réjouissait de l'arrivée prochaine d'un petit-fils, poursuit la riveraine. En Algérie, elle avait fait un safari à dos de chameau dans le désert. «C'est la seule raison pour laquelle elle était présente dans cette localité.»
Un militant des droits de l'homme enquête sur le crime
On ne sait pas encore exactement comment et pourquoi la Suissesse a été tuée. Les autorités et les médias algériens gardent le silence jusqu'à présent.
Blick s'est entretenu avec l'ancien diplomate algérien et militant des droits de l'homme Mohamed Zitout, qui enquête sur l'incident depuis plusieurs jours.
«Une source locale m'a parlé de cet acte le soir du 11 octobre», explique-t-il. «Les informations initiales indiquaient qu'une touriste européenne avait été tuée à coups de couteau au café Skanner dans le centre-ville, sous les yeux de ses accompagnateurs.»
Une vidéo de surveillance montrerait la fuite du coupable
Selon sa source, la touriste était accompagnée d'une deuxième femme, probablement sa fille, et de deux ou trois enfants. «Elle était justement assise à table avec des enfants lorsqu'elle a été assassinée», poursuit Mohamed Zitout. Ensuite, la panique: «Les clients du café étaient en état de choc et l'auteur a pu s'enfuir.»
La Suissesse a été transportée à l'hôpital, mais elle n'a pas survécu à ses graves blessures. L'auteur présumé apparaît sur une vidéo de surveillance que Mohamed Zitout a reçue d'un contact sur place. On y voit une personne courir dans la rue devant l'hôtel Zeriba, à une centaine de mètres du lieu du crime, la tête enveloppée d'un foulard.
L'authenticité de la vidéo n'a pas pu être vérifiée de manière indépendante. L'horodatage correspond toutefois aux informations fournies par différents médias sur le moment.
L'auteur attrapé dans la mosquée
Mohamed Zitout a envoyé une autre vidéo à Blick. On y voit un hélicoptère dans le ciel. «L'expéditeur de la vidéo dit que c'est ainsi que les autorités recherchent le coupable.»
Plusieurs jours s'écoulent. Le mercredi, Mohamed Zitout reçoit la nouvelle: le coupable présumé a été arrêté! «Il s'était probablement caché pendant plusieurs jours, mais s'est ensuite rendu dans une petite mosquée de la ville. Là, il a été reconnu, les personnes présentes l'ont maîtrisé, puis il a été arrêté», raconte le militant des droits de l'homme.
Une vidéo prise avec un téléphone portable, que Blick a pu consulter, montre la scène présumée dans la mosquée. Un jeune homme est agenouillé au sol, retenu. Les gens autour de lui crient: «Mettez-lui les menottes, mettez-lui les menottes.»
L'acte était-il motivé par le terrorisme?
Certains médias affirment que deux personnes ont été arrêtées. Mohamed Zitout répond: «Pour l'instant, les informations dont je dispose ne concernent qu'une seule personne.» L'auteur aurait par ailleurs crié «Allahu akbar» ("Dieu est grand"). Les islamistes utilisent souvent ce cri de ralliement lors d'attaques terroristes. Personne ne semble avoir parlé de cela non plus à Mohamed Zitout.
Ce qui étonne particulièrement le militant des droits de l'homme: «Les autorités devraient en principe informer d'un incident aussi grave. Mais personne ne dit rien.»