Le «Figaro» en saurait plus sur la touriste suisse égorgée le 11 octobre dernier à Djanet, principale ville du Sahara algérien. Selon des sources sur place du média français, la victime était assise à la terrasse d'un café quand un homme a surgi et l'a égorgée avec une arme blanche en criant «Allah Akbar».
Toujours selon l'article publié le 22 octobre, c'est la population qui aurait rattrapé le fuyard. Sur une vidéo qui a circulé sur les réseaux sociaux, on verrait le présumé assassin entouré d'habitants criant: «Mets-lui les menottes, mets-lui les menottes.»
A lire aussi
Une version qui ne fait pas l'unanimité
Si les motivations du présumé assassin ne sont pas encore connues, le média français avance la piste du terrorisme. Deux options pour le «Figaro»: l'action d'un groupe islamiste armé opérant dans la région ou l'acte isolé d'un radicalisé. Mohamed Hamdaoui, figure de la politique suisse et originaire du Sahara algérien, a entendu un autre son de cloche.
L'élu du Centre au Conseil de ville (législatif) de Bienne s'est fendu d'un texte sur Facebook pour partager sa peine face à cette situation qu'il vit comme «un cauchemar absolu». Selon ses contacts sur place: «les autorités parlent d’un 'acte isolé imputable à un déséquilibré' qui voulait voler le portable de ma compatriote assise sur la terrasse d’une gargote.» Mohamed Hamdaoui doute de cette piste. Pour le Biennois, l'hypothèse avancée par les autorités algériennes est une stratégie pour calmer les esprits. Il ajoute, avec ironie: «Incroyable le nombre de 'déséquilibrés' qui portent ces temps-ci un couteau sous leur djellaba... Ces mêmes autorités ne cèderaient-elle pas, elles aussi, au fameux 'pas de vague'?»
Le DFAE n'en dit pas plus
De leur côté, les autorités algériennes se murent dans le silence. Ce triste événement ne fait pas leurs affaires. L'assassinat de la Suissesse arrive au moment où le pays souhaite relancer le tourisme saharien. Djanet est considéré comme l'un des «joyaux touristiques de l'Algérie». Toutefois, sur son site, le DFAE déconseille de se rendre dans certaines régions du Sahara algérien.
Le Département fédéral des affaires étrangères (DFAE) a confirmé au «Figaro» que l'ambassade suisse en Algérie était en contact avec les autorités compétentes concernant la mort violente d'une touriste. Le ministère ajoute que la victime faisait partie d'un «groupe de cinq voyageurs, tous originaires de Suisse». Le DFAE ne fera pas plus de commentaire «pour des raisons de protection des données et de la personnalité».