Samedi midi, la journaliste alémanique Susanne Wille a été nommée à la tête de la SSR. En tant que nouvelle directrice générale, elle aura la lourde responsabilité de satisfaire les exigences du public, mais aussi des politiques.
Car les partis n'hésitent pas à faire part de leurs exigences à la plus grande entreprise de médias du pays. L'Union démocratique du centre (UDC) la première. Il n'y a pas si longtemps, le parti de droite lançait l'initiative de réduction de la redevance avec les jeunes libéraux-radicaux. Ses exigences envers la nouvelle directrice de la SSR sont donc claires: «La SSR doit revenir à son mandat de base et laisser aux privés ce qu'ils sont capables de fournir», déclare le président de l'UDC Marcel Dettling à Blick.
«Nous sommes toujours d'avis que la moitié de la redevance suffit amplement pour remplir le mandat de base, poursuit le président. Elle doit pouvoir s'en sortir avec cet argent.» Marcel Dettling ne pense pas que la SSR aie une mission fondamentale dans la présence croissante en ligne actuelle. Susanne Wille devrait «définir avec nous le mandat de base», invite l'UDC à l'intention de la nouvelle directrice générale.
«La SSR a fait un choix politique»
Le président du Centre et conseiller national Gerhard Pfister adopte un ton nettement plus modéré. Pour lui, la nomination de Susanne Wille n'est pas une surprise. Il connaît la future directrice depuis qu'elle est journaliste. Pour l'élu, la journaliste alémanique pourrait donner le change dans la future campagne de votation sur les projets de la SSR. En choisissant une personnalité connue du public, «la SSR a fait un choix politique».
La Vert'libérale Katja Christ estime aussi que le passé et le parcours de Susanne Wille sont prometteurs. Des défis importants attendent la SSR, avec la préservation d'un journalisme de qualité, la promotion de la diversité des opinions, la transformation numérique et les moyens financiers limités. «Nous attendons de Susanne Wille qu'elle relève ces défis avec beaucoup d'élan et qu'elle les fasse avancer», a déclaré Katja Christ, interrogée par Keystone-SDA. L'élue se réjouit qu'une femme forte soit désormais à la tête de la SSR.
La Suisse romande doit s'attendre à une réduction des moyens
Mais pour le conseiller national PS Baptiste Hurni, ce n'est pas tant l'origine de la directrice générale qui est déterminante pour la qualité des contenus, mais plutôt le budget global de la SSR en particulier dans le contexte d'une éventuelle baisse de la redevance. Et la Suisse romande pourrait en pâtir. En période de restrictions budgétaires, ce sont surtout les minorités linguistiques qui sont les plus impactées, craint le Neuchâtelois.
Pour le conseiller national Vert Michael Töngi, la nomination de Susanne Wille est un avantage dans la situation politique actuelle. En tant que fine connaisseuse de la maison, elle sera prête à se lancer immédiatement, estime le politicien. Un point important dans la situation actuelle où les défis sont nombreux.
Globalement, les Vert-e-s attendent de la SSR qu'elle mette en œuvre son mandat pour un journalisme de qualité et une bonne couverture dans toutes les régions de Suisse. En outre, elle doit relever les défis de la numérisation, ont-ils ajouté. Dans l'ère actuelle, le travail de la SSR est plus important que jamais pour la cohésion de la Suisse et de la démocratie.