L'explosion de boîtes aux lettres dans un immeuble situé au chemin de la Petite-Boissière a semé un vent de panique dans le quartier de Grange-Canal à Genève, lundi après-midi. La police genevoise n'a pas souhaité communiquer de plus amples détails sur l'affaire, mais les médias locaux ont rapidement évoqué un colis piégé.
Une information supplémentaire a tout de même été confirmée: «Une jeune fille a été grièvement blessée», communique ce mardi 26 novembre le Ministère public genevois, qui assure avoir «procédé aux premiers actes d'enquête». Selon «La Tribune de Genève», l'enfant de 12 ans a subi six heures d'opérations à l'abdomen.
Pour la suite des opérations et des communications, le Ministère public genevois précise: «Cette procédure a été reprise ce jour par le Ministère public de la Confédération (MPC), compétent en matière d'usage d'explosifs.» Contacté, le MPC confirme l'explosion et assure que la fillette a été transportée à l’hôpital en ambulance: «Une vaste opération de police s’est avérée nécessaire, afin de permettre aux forces de l'ordre de sécuriser la zone.»
Un lien avec l'explosion de Saint-Jean?
Des témoins assurent à «20 minutes» que la vitre de l'entrée de l'immeuble, le 36, a explosé. L'immeuble adjacent a également été évacué et les habitants ont été accueillis dans une école primaire locale, le temps que la police vérifie les boites aux lettres.
Selon le quotidien, l'explosion pourrait être liée à celle survenue en août dernier au quartier de Saint-Jean. Un homme avait été blessé à la jambe en ramassant un sac-poubelle rempli d'explosifs, posé devant le palier de son appartement. «Des investigations sont en cours pour examiner toutes les pistes possibles, détaille le Ministère public de la Confédération. Cela inclut un lien potentiel avec l'explosion survenue le 20 août 2024 à St-Jean (GE).»
Le propriétaire de la boite aux lettres ciblée par l'explosion travaillerait dans la même entreprise – une «manufacture horlogère de la place», selon «20 minutes» – que l'homme blessé à Saint-Jean. La «Tribune de Genève» rapporte qu'il s'agirait de Patek Philippe. Les deux hommes y travaillent depuis plus de dix ans. Une information que le MPC n'est «pas en mesure de commenter» pour le moment, au vu des «investigations en cours».
L'un occupe une place de constructeur mouvement, l'autre d'ingénieur en mécanique. Le quotidien genevois a contacté des employés, anciens ou récents, mais personne n'est au courant d'un éventuel conflit d'entreprise qui lieraient les deux hommes.
Contacté dans la soirée par nos confrères et consœurs, l'horloger n'a pas souhaité faire de commentaires. Inquiète pour la sécurité de ses employés, la manufacture a toutefois fait une communication interne implorant «de faire preuve de prudence et de discrétion quant à vos activités chez Patek Philippe».
Mardi après-midi, le Ministère public de la Confédération assure qu'il n'y a «plus d’autre danger pour la population». Des enquêteurs de fedpol (la police fédérale) se sont rendus sur les lieux de l'explosion pour assister aux prémisses d'enquête menés par la police cantonale genevoise. De quoi «confirmer l'utilisation de matériel explosif», précise le MPC avant d'assurer que «les autorités cantonales et fédérales travaillent en étroite collaboration».