Le 4 septembre, Jacques Gerber n’y allait pas par quatre chemins sur les plateformes de Blick. «Ce que montre cette affaire, c’est que nous devons revoir la totalité de notre législation en matière de santé, estimait le ministre de la Santé jurassien. […] Peut-être faudra-t-il réfléchir à appliquer le modèle bernois, dans lequel des autorisations doivent être délivrées pour tous les médecins, sauf les assistants. Même ceux qui, comme Madame Wonner, exercent sous la responsabilité d’un médecin-chef.»
Quelque deux mois plus tard, ça se précise. Ce lundi, le Gouvernement a annoncé vouloir «revoir la procédure de délivrance des autorisations de pratique des médecins», écrit RFJ. Il se pourrait que tous les médecins qui ont terminé leur formation postgrade doivent s’y soumettre, même s’ils exercent sous la responsabilité d’un médecin-chef.
Révélations fin août 2023
Le collège a répondu ce 6 novembre à deux questions écrites des députés Patrick Cerf (Parti socialiste) et Quentin Haas (Parti chrétien-social indépendant). Les deux politiciens étaient montés au filet après la diffusion d’une enquête de Blick fin août.
Pour mémoire, cet article révélait la nomination de Martine Wonner à la célèbre Clinique le Noirmont, notamment spécialisée dans la réadaptation cardiovasculaire, en février 2023. Et ce, alors que l’Alsacienne, égérie des antivax, est poursuivie par l’Ordre des médecins français pour des propos jugés complotistes en lien avec la vaccination durant la pandémie de Covid-19.
Effet suspensif
La psychiatre avait même été suspendue pour une durée d’un an le 25 novembre 2022. L’ex-élue à l’Assemblée nationale française avait fait recours et déclenché un effet suspensif.
L'Exécutif cantonal a souligné ce lundi que, dans le cas de Martine Wonner, l’octroi d’une autorisation de pratiquer n’était pas nécessaire selon la législation actuelle, développe la radio locale. La praticienne n’étant ni médecin-chef ni médecin-chef adjoint.
Fin août, Arian Kovacic, directeur de la Clinique Le Noirmont, avait indiqué à Blick que la Française avait exprimé sa volonté de «tourner la page» et qu’elle s’était engagée «à bannir ce type de propos au sein de [la] clinique et de manière générale». «Elle n’est plus en politique aujourd’hui et ne désire d’ailleurs plus s’exprimer sur ce sujet», avait-il précisé. Sur X (anciennement Twitter), le compte de Martine Wonner a été repris par le parti qu’elle a fondé, Ensemble pour les libertés.