Les récentes révélations de la «Tribune de Genève» en matière de copinage au sein du Département de Frédérique Perler ont poussé le Conseil administratif à se réunir en séance extraordinaire le lundi 8 avril. Ce dernier a pris la décision de suspendre la codirectrice du Département de l’aménagement, des constructions et de la mobilité (DACM), «jusqu’à nouvel avis», a indiqué le Conseil administratif dans un communiqué.
La collaboration avec les personnes concernées par ces polémiques prennent également fin, «dans le respect des obligations et responsabilités de la Ville en matière de gestion du personnel.» Ces décisions et mesures ont été prises à l'unanimité de ses membres. Le Conseil charge en outre le directeur du service du Contrôle financier (CFI) de «finaliser les vérifications encours concernant les situations en question, l’hypothèse d’investigations plus poussées restant réservée».
Le 26 mars, la Tribune de Genève révélait que la codirectrice du DACM avait engagé sa demi-soeur pour un poste de chargée de communication, sans annoncer le lien de parenté. Cette cadre a aussi permis l'embauche d'un couple de la région parisienne – elle comme urbaniste puis lui en tant qu'adjoint de direction – qui aurait menti sur son domicile. Les contrats de ces trois personnes sont résiliés.
Fausse adresse
Le conseiller municipal MCG Daniel Sormanni, par ailleurs conseiller national, a été le premier à dénoncer cette affaire, s'étonnant que le Français engagé à la mi-mars en tant qu'adjoint de direction provienne de si loin. Le règlement municipal prévoit une zone de domiciliation fixe du personnel qui comprend une partie de la France voisine et du canton de Vaud.
La Tribune de Genève a découvert que ce nouveau directeur du plan financier d’investissements est le compagnon d'une collaboratrice du DACM qui avait été engagée neuf mois plus tôt en tant qu’urbaniste. Et selon Léman bleu, ce couple a contourné le règlement en utilisant l'adresse d'une ferme de Genolier (VD) qui appartient au beau-père de la codirectrice du département.
Cette fausse adresse de domicile avait aussi été utilisée par la codirectrice en 2019, alors qu'elle habitait à Yverdon (VD), soit en dehors de la zone de domiciliation du personnel. «Dans cette affaire, il y a visiblement eu un réseau de copinage. Reste à savoir qui en est à l’origine et si la magistrate était au courant», a indiqué Daniel Sormanni, interrogé par Keystone-ATS.
«Toute la lumière»
Suite à ces révélations médiatiques, le PLR s'interrogeait sur la «gestion déficiente de son département par Frédérique Perler, voire d'une forme de complaisance envers sa directrice», tout en réclamant que toute la lumière soit faite sur cette affaire. L'UDC exigeait l'annulation de l'embauche controversée, une enquête indépendante et la démission de la magistrate.
Mardi, l'exécutif de la Ville de Genève indique qu'il s'engage à faire «toute la lumière» sur la situation et sur toute procédure qui pourrait être entachée d'irrégularités. Il a chargé le service du contrôle financier d'examiner les processus récents et en cours de recrutement à la tête des services du DACM.
(avec l'ATS)