À seulement 22 ans, Kevin Huguenin est devenu connu en tant que plus jeune croque-mort de Suisse. Le natif d’Aarberg (BE) est également devenu tristement célèbre pour les prix qu’il pratiquait.
A l’époque, plusieurs parents s’étaient plaints auprès de Blick. Ils accusaient l’entreprise de pompes funèbres de facturer deux fois plus que ce qui était annoncé dans l’offre forfaitaire. Lorsque ces sommes n’étaient pas réglées immédiatement, les proches des personnes décédées se faisaient harceler par une agence de recouvrement.
Le Ministère public de Berne-Mittelland avait ouvert une procédure pénale pour usure, escroquerie et falsification de documents.
«Il est permis de faire du profit avec les morts»
L’affaire a été abandonnée à la mi-octobre. Le Ministère public n’a trouvé aucun élément indiquant que le jeune entrepreneur de pompes funèbres aurait pu commettre une infraction pénale, rapporte la «Berner Zeitung».
Bien que les autorités admettent que ses services pratiquent des prix élevés, ils ne considèrent pas cela comme un crime. «Il est permis de réaliser des bénéfices avec les morts, dans des limites du raisonnable, sans que cela soit moralement répréhensible et immédiatement qualifié d’escroquerie», résume le parquet dans son ordonnance de classement sans suite.
Gare aux petits caractères sur le contrat!
Les plaignants avaient accusé Kevin Huguenin de les avoir trompés avec des offres «tout compris» et d’avoir dissimulé les coûts supplémentaires pour la réfrigération du cadavre, l’urne ou le transport. Au lieu de le signaler explicitement aux proches, il aurait exploité la situation de détresse des personnes en deuil et n’aurait pas expliqué de manière transparente les dépenses effectives.
Le bureau du procureur voit les choses autrement. Tous les services, y compris les services supplémentaires, étaient mentionnés dans les contrats. Toute personne ayant lu attentivement les documents aurait dû être conscient des coûts. Le prestataire n’a pas à attirer explicitement l’attention sur ce point.
L’entreprise ne se porte plus aussi bien
Depuis cette affaire, le jeune homme a vu son chiffre d’affaires dégringoler. Il annonce 90% de commandes en moins. Il a dû fermer plusieurs succursales et la situation s’annonce également difficile sur le plan du personnel. Des freelances refuseraient de travailler à nouveau pour lui.
Il a depuis rebaptisé les «taux forfaitaires» en «taux de base». Il déclare à la «Berner Zeitung» qu’il veut éviter tout malentendu dans le futur. En outre, la TVA est désormais incluse dans ses prix. «Personne n’est exempt d’erreurs, et certainement pas moi, à mon jeune âge», déclare Kevin Huguenin.
(Adaptation par Jocelyn Daloz)