«Je n'accepte pas ces accusations»
Le président de l'UDC Yverdon jugé pour faux pass Covid et maltraitance animale

Christophe Loperetti, actuel président de l'UDC à Yverdon et élu communal, fera face aux juges le 1er mai. Il est accusé d'avoir acheté et vendu des faux certificats Covid pour s'enrichir. Il est aussi accusé d'avoir maltraité des chevaux. Il réagit.
Publié: 26.04.2024 à 07:36 heures
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Dernière mise à jour: 19.05.2024 à 06:18 heures
L'élu communal et président de l'UDC à Yverdon Christophe Loperetti fera face aux juges le 1er mai.
Photo: KEYSTONE/DR
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Lucie FehlbaumJournaliste Blick

Au moins 49 faux certificats de vaccination COVID vendus, un bénéfice compris entre 2450 et 12'250 francs... Pour le Ministère public du Nord vaudois, le président de l'Union démocratique du centre (UDC) à Yverdon s'est livré à un «important trafic» d'attestations mensongères.

Christophe Loperetti fera face aux juges le 1er mai. L'acte d'accusation, que Blick a consulté, énumère trois infractions: faux dans les titres, conduite en état d'ébriété et maltraitance animale. «Je refuse ce qui est dit et j'irai jusqu'à Strasbourg (ndlr: La Cour européenne des droits de l'Homme) pour faire recours», assure l'intéressé.

Ruben Ramchurn condamné en décembre

L'homme de droite, conseiller communal (législatif) dans la cité thermale, en aurait tiré entre 350 et 450 francs par pass. Il les aurait vendus via WhatsApp et Telegram. Malgré des peines pouvant aller jusqu'à la prison, il confie à Blick être serein.

L'affaire des faux certificats lie le président et son prédécesseur, ami et logeur, Ruben Ramchurn. Ce dernier a été condamné en décembre dernier pour avoir fait circuler de faux pass.

«Je lui en ai juste donné un, corrige l'actuel président. Il ne l'a même pas utilisé et il n'a pas du tout travaillé là-dedans!» Ruben Ramchurn a fait recours de sa condamnation par ordonnance. Il est ainsi toujours présumé innocent.

Aucun but financier

Christophe Loperetti a-t-il, lui, «travaillé là-dedans»? Oui. «Des certificats ont été délivrés, assume-t-il. Je réserve le reste pour l'audience.» Mais il confie tout de même à Blick qu'il n'y avait «aucun but financier». «Le Ministère public me présente comme un dealer avec un réseau, alors que j'en ai offert quand même pas mal. J'ai plutôt perdu de l'argent», glisse l'élu.

Le calcul de ses bénéfices par l'autorité d'instruction le laisse pantois. «Je ne sais pas où ils ont trouvé ça. Ils me mettent tout sur le dos», dénonce Christophe Loperetti. Selon l'acte d'accusation, il se fournissait auprès d'un Français, qui vendait les attestations entre 200 et 400 euros.

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«Je ne comprends pas qu'on me poursuive pour quelque chose qui était aussi utile que de la poudre de perlimpinpin»
Christophe Loperetti
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Gens du voyage roulés

Mais ce qui fâche franchement le président de parti local, c'est d'être jugé, alors qu'il a toujours été farouchement opposé aux certificats Covid. «Même l'OMS reconnaît que le vaccin n'empêche ni la contagion ni la transmission. L'ancien conseiller fédéral Ueli Maurer a parlé d'hystérie collective à propos de ces pass, rappelle l'Yverdonnois. Je ne comprends pas qu'on me poursuive pour quelque chose qui était aussi utile que de la poudre de perlimpinpin.»

À la lecture de l'acte d'accusation du procureur Christian Maire, on découvre aussi que Christophe Loperetti aurait roulé sept personnes issues de la communauté des gens du voyage. Il aurait touché l'argent pour sept certificats qu'il n'aurait jamais fournis. «C'est inventé!», se défend l'intéressé.

Chevaux mal nourris

Le passage sur la maltraitance animale, surtout, fait bondir le conservateur. Il aurait ainsi laissé ses deux chevaux dans un champ boueux, jonché d'objets en métal dangereux, sans abri pour se protéger.

Il n'y aurait pas eu assez de nourriture ni d'eau. La police est d'ailleurs intervenue trois fois en novembre 2022 pour récupérer les équidés en fuite, et Christophe Loperetti est visé par une contravention.

Il est pourtant formel. «Jamais je ne ferai de mal aux animaux. J'ai récupéré ces deux chevaux justement dans le but leur offrir une seconde vie», témoigne le conseiller communal. Il cite un conflit avec le propriétaire du terrain pour expliquer le grillage mal posé, les objets de jardin en métal dispersés.

Jument atteinte de coliques

En revanche, il nie catégoriquement les avoir affamés. «Je trouve ça étonnant que des voisins soient postés là 24h/24 pour surveiller... J'ai dû limiter l'alimentation pour la jument qui avait des coliques. Donc quand la ration était finie, il n'y avait pas plus.»

L'accusation parle au contraire de passages sporadiques de Christophe Loperetti, et d'équidés qui donnaient des coups de sabots dans leur abreuvoir, souvent vide ou rempli d'eau souillée.

Le soutien de l'UDC? «Pas pertinent»

On l'a dit, le président de l'UDC Yverdon vit avec Ruben Ramchurn, ex-président de la section locale et qui a désormais quitté la Suisse. Les membres du parti soutiennent-ils leur chef?

«Tout ça est personnel, affirme aujourd'hui l'élu. Ça n'a rien à voir avec le parti. Je n'ai pas cherché à avoir leur soutien, ce n'est pas pertinent.» En 2022, plusieurs collègues lui avaient tourné le dos après ses aveux concernant les faux certificats.

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