«Je monte la garde la nuit»
Ces agriculteurs soleurois se protègent d'un pyromane en série

Une série d'incendies criminels inquiète les habitants du Wasseramt, dans le canton de Soleure. La police n'a toujours pas mis la main sur l'auteur des méfaits et les agriculteurs s'équipent au mieux pour éviter le danger. Blick a pu rencontrer l'un d'eux.
Publié: 17.05.2022 à 16:21 heures
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Willi Lüthi, 79 ans, vient d'installer un petit système d'alarme près de la porte d'une grange afin de mettre en fuite ou démasquer le ou les auteurs présumés des faits.
Photo: Ralph Donghi
Ralph Donghi

C'est le grand sujet de discussion dans le Wasseramt soleurois: une série d'incendies a cours depuis début avril. Onze feux auraient déjà été allumés dans des bâtiments en bois et des fermes. La police n'a pas encore arrêté le ou les auteurs.

Avec la multiplication des cas, les agriculteurs du coin ont décidé de s'équiper. Caméras de surveillance, détecteurs de mouvement ou systèmes d'alarme: ils installent dans leurs fermes ou près des granges en bois de quoi lutter contre le fléau. Certains montent même la garde la nuit.

Une ronde toutes les 30 minutes

Parmi eux, Willi Lüthi, 79 ans, agriculteur retraité, qui aide son fils dans la ferme familiale. «En raison de la série d'incendies, nous avons installé des détecteurs de mouvement, une caméra pour animaux sauvages et un système d'alarme à certains endroits. Je monte la garde de nuit», explique-t-il à Blick.

L'homme raconte que le week-end, il assure cette surveillance nocturne jusqu'à 5h du matin. Pendant ce temps, il bouquine et fait le tour de sa ferme «toutes les 30 minutes». Le week-end dernier, il n'y a heureusement pas eu d'incendie chez lui, mais non loin de là, à Obergerlafingen (SO), deux sinistres se sont déclarés.

Est-ce quelqu'un de connu dans les environs?

Ce n'est évidemment pas agréable de se sentir menacé par des incendies tout le temps. «Surtout quand on a soi-même un bâtiment en bois, ajoute Willi Lüthi. On est fatigué parce qu'on pense toujours aux incendies et qu'on fait des gardes de nuit.»

L'agriculteur se demande, comme tant d'autres, qui pourrait être l'auteur des méfaits. «Est-ce quelqu'un que l'on connaît?», demande-t-il. Selon lui, «ce doit être quelqu'un qui connaît bien la région».

Pas de milice citoyenne

Malgré les gros moyens déployés, si Willi Lüthi devait surprendre l'auteur des faits en flagrant délit dans sa ferme, il «ne se battrait pas avec lui», assure-t-il: «J'appellerais immédiatement la police.» Cette dernière affirme être attentive et assure être prête à se rendre immédiatement sur place au besoin.

Une milice citoyenne n'est donc pas à l'ordre du jour dans la région pour prévenir ces incendies, explique Willi Lüthi: «Ce n'est pas autorisé, et la police nous l'a déconseillé.» Il espère plutôt que les auteurs seront rapidement arrêtés: «Ce serait extrêmement rassurant.»

(Adaptation par Thibault Gilgen)

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