«Je me sens comme la dernière des m...»
Une Valaisanne et sa fille en sont réduites à dormir sous tente, dans un camping

En Haut-Valais, une mère et sa fille en sont réduites à vivre sous tente, dans un camping. Elles cherchent avec urgence un appartement qui corresponde à leur budget. Le camping leur a donné un ultimatum.
Publié: 21.05.2022 à 20:08 heures
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Dernière mise à jour: 22.05.2022 à 09:22 heures
Une bénéficiaire de l'aide sociale et sa fille doivent vivre sous tente. (Image symbolique)
Photo: Pixabay
Nicolas Lurati

Être à l’aide sociale, ce n’est déjà pas facile. Mais se faire mettre dehors de son logement du jour au lendemain et en arriver à dormir sous tente, c’est affreux. C’est pourtant ce qui est arrivé à cette mère du Haut-Valais et sa fille de 17 ans.

«C’est un sentiment horrible. Je me sens rejetée et traitée comme la dernière des m…», témoigne de manière cash cette femme au «Walliser Bote». Auparavant, la mère et sa fille vivaient dans une petite maison à Viège (VS), mise à disposition par le centre médico-social local (CMS), avec leurs six chiens. Mais la situation s’est rapidement dégradée.

À l’hôtel, dans un bungalow, puis sous tente

«Nous avons dû quitter notre maison du jour au lendemain, explique la mère. Nous avons été logées à l’hôtel durant une semaine.» Après cela, elles n’avaient plus aucun endroit où aller. «Nous avons décidé d’aller au camping, témoigne-t-elle. Au début, nous avons vécu dans un bungalow. Depuis une semaine, nous vivons sous une tente.»

Pourtant, même là, elles ne pourront pas rester très longtemps. «Notre camping est à disposition des touristes, explique Helga Hreinsdottir. Ce n’est pas encore la haute saison, mais il faudra que ces deux femmes soient parties d’ici l’Ascension.»

Un budget de 900 francs

Le compte à rebours a commencé. La famille cherche activement un autre logement, mais n’a rien réussi à trouver. Et pourtant, Viège est une des communes de Suisse où le coût de la vie est très bas. «Les rares appartements qui sont encore disponibles sont trop chers», explique la mère au quotidien haut-valaisan. Son budget? 900 francs par mois. Elles sont prêtes à se déplacer dans tout le pays pour pouvoir se loger.

De son côté, le centre médico-social se défend d’avoir mis la famille à la porte et affirme «s’être occupé adéquatement de ce cas et avoir beaucoup sollicité les autorités». Il aide d’ailleurs activement la famille à trouver un nouvel appartement. «C’est une situation intolérable dans une Suisse si riche», souligne Willy Loreton, directeur du CMS du Haut-Valais.

(Adaptation par Alexandre Cudré)

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